Matières premières: le nickel stagne, le café et l’or reculent

AWP

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Le prix de l’or a continué de reculer sur la semaine, pénalisé par la hausse des taux sur le marché obligataires et malgré des inquiétudes sur la croissance mondiale.

Le prix de l’or a continué de reculer sur la semaine, pénalisé par la hausse des taux sur le marché obligataires et malgré des inquiétudes sur la croissance mondiale.

«Le rendement des bons d’Etat continue de mettre la pression» au marché aurifère, commente Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Si l’or est perçu comme une valeur refuge, la politique de hausse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) rend les bons d’Etat plus rémunérateurs: les emprunts américains d’Etat à 10 ans ont atteint vendredi un pic depuis fin 2007 à 4,34%.

Pour les investisseurs, détenir de l’or plutôt que ces titres d’Etat représente donc un manque à gagner.

A plus long terme, certains analystes pensent cependant que la valeur refuge pourrait remonter.

«Il y a le risque d’une erreur de politique qui plomberait l’économie américaine tout en faisant baisser le dollar et le rendement des obligations», estime Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

D’autres, en revanche, s’inquiètent des perspectives peu réjouissantes de l’économie chinoise.

«La Chine souffre de sa politique zéro Covid» et comme «l’Inde et la Chine sont les plus grands acheteurs d’or, si l’un ne va pas bien, ce n’est pas bon pour la demande physique», prévient Fawad Razaqzada.

Vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), l’once d’or s’échangeait pour 1.639,20 dollars, contre 1.644,47 dollars sept jours plus tôt.

Le nickel se maintient

Le cours du nickel était stable sur le London Metal Exchange (LME), le marché étant pour le moment largement approvisionné, mais la demande mondiale devant augmenter avec les ventes de véhicules électriques.

Si le marché mondial du nickel était déficitaire de 163.000 tonnes en 2021, selon l’International Nickel Study Group, il devrait être excédentaire de 144.000 pour 2022. Une estimation revue à la hausse, selon les analystes de Commerzbank, qui notent ainsi un marché «surapprovisionné».

La demande de nickel pour la production de batteries devrait toutefois connaître une croissance significative sur le long terme, estiment-ils. «Au total, la demande mondiale devrait augmenter de 4 % cette année et de 11 % l’année prochaine», affirme Commerzbank.

De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques, en permettant de limiter leur taille.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 21.795 dollars vendredi vers 14H30 GMT, contre 21.777 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café broie du noir

Le café poursuivait son déclin sur la semaine, touchant vendredi un plus bas depuis plus d’un an à New York, les perspectives économiques moroses laissant présager une demande en berne.

Vendredi, la livre d’arabica a touché un plus bas depuis septembre 2021 sur l’ICE Futures US de New York, à 187,30 cents.

«Il existe historiquement une relation assez étroite entre les variations de la croissance économique et la consommation de café», explique Bradley Saunders, de Capital Economics.

Les prévisions de récession économique constituent donc «une menace importante» pour la consommation mondiale.

Capital Economics prévoit en effet des récessions aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone euro l’année prochaine, des pays qui représentent environ «40% de la consommation mondiale de café».

Le coût de la vie reste également très élevé dans ces pays, l’inflation touchant les 8,2% sur un an en septembre aux Etats-Unis, 10,1% au Royaume-Uni et 9,9% en zone euro selon Euronext.

«Le café est généralement considéré comme un produit agricole de luxe et sa demande est, par conséquent, conjoncturelle», poursuit M. Saunders.

Le café s’échangeant en dollar, la hausse du billet vert pèse également sur le pouvoir d’achat des acheteurs utilisant d’autres devises, et peut ainsi limiter la demande.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 190,35 cents, contre 196,70 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier 2023 valait 1.998 dollars vendredi contre 2.051 dollars il y a une semaine à la clôture.

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