Matières premières: le cuivre et le café en forme, l’or flanche

AWP

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Le métal rouge a rebondi de près de 20% depuis son plus bas en près de deux ans, atteint en juillet dernier.

Les cours du cuivre se sont repris cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant vendredi un plus haut depuis près de deux mois, portés par un marché serré et des stocks en baisse.

Le métal rouge a rebondi de près de 20% depuis son plus bas depuis novembre 2020, atteint en juillet dernier.

Le déficit de l’offre sur le marché mondial du cuivre a atteint 72’000 tonnes au premier semestre, selon le dernier rapport du Groupe international d’étude du cuivre (ICSG).

S’il s’agit d’environ la moitié du niveau enregistré l’année dernière, les analystes de Commerzbank notent cependant que la tendance est «à l’aggravation du déficit».

«La prévision faite par l’ICSG en avril, selon laquelle le marché mondial du cuivre sera probablement excédentaire cette année, pourrait une fois de plus se révéler trop optimiste», poursuivent-ils.

De quoi pousser les cours du cuivre à la hausse dans les mois à venir, bien que «les préoccupations économiques persistantes devraient empêcher toute augmentation plus prononcée des prix pour le moment».

Les métaux de base sont également soutenus par les limitations de production «en raison de la pénurie d’énergie en Europe et en Chine», la production de métaux industriels étant très gourmande en énergie, affirme également Commerzbank.

Les prix du cuivre profitaient aussi de la politique de la Chine, gros pays consommateur de métaux de base, note Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Le gouvernement chinois a abaissé lundi une nouvelle fois deux de ses taux d’intérêt de référence, une mesure destinée à soutenir une économie fragilisée par une crise de l’immobilier et les restrictions sanitaires liées au COVID.

La mesure doit encourager les banques à accorder davantage de crédits à des taux plus avantageux, ce qui devrait par ricochet soutenir l’activité.

Commerzbank souligne cependant que le gouvernement chinois a indiqué qu’il ne «souhaitait pas dépasser les limites de son soutien à l’économie, ce qui a réduit les espoirs du marché quant à la mise en oeuvre de mesures de relance plus importantes».

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris) sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’155,00 dollars vendredi, contre 8’078,50 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

Le café en forme

Les cours du café ont grimpé dans la semaine, malgré l’érosion de la demande qui persiste, les analystes notant une baisse de l’offre venant des gros producteurs, cumulée à une incertitude qui plane autour de la récolte brésilienne.

«Les stocks au Vietnam, le plus grand exportateur mondial de café robusta, diminuent rapidement», affirment les analystes de Commerzbank.

La diminution des stocks couplée avec des perspectives de récolte sombres a fait monter le prix du robusta à Londres d’environ 20% depuis la mi-juillet.

Côté arabica, «les conditions météorologiques anormales en Amérique du Sud au cours de la dernière année ont décimé les perspectives de production pour le Brésil, la Colombie et l’Amérique centrale», explique Ole Hansen, analyste chez Saxobank, «tandis que la sécheresse récente et la hausse continue du coût des engrais ont déjà commencé à soulever des préoccupations au sujet de la récolte de l’année prochaine».

A New York, la livre d’arabica a atteint un plus haut depuis février à 242,95 cents, et à Londres, la tonne de café robusta a touché les 2.355 dollars, un sommet depuis janvier.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 238 cents, contre 213,35 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2’277 dollars vendredi à 15H30 GMT contre 2’226 dollars il y a une semaine à la clôture.

L’or terne

Le cours de l’or a légèrement baissé sur la semaine, balancé entre un attrait grandissant en raison du risque qui pèse sur l’économie européenne et un dollar plus fort qui le rend plus coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

L’once d’or avait reculé lundi à 1’727,85 dollars, «clairement plombée par la perspective d’une Réserve fédérale américaine ultra-déterminée à remonter ses taux», commente Han Tan, analyste chez Exinity. L’action de la Fed rend le dollar plus attractif et pèse donc sur l’or.

Mais à plus long terme, même si le patron de la Fed s’est montré décidé vendredi à lutter contre l’inflation coûte que coûte, le risque persiste d’une «inflation élevée conjuguée à une croissance morne», estime Ole Hansen, de Saxo Bank.

Un tel scénario pourrait alors être favorable à l’or, juge-t-il.

«Des achats de Banques centrales pour compenser des dépréciations de nombreuses devises pourraient intervenir en raison du risque géopolitique», abondent les analystes de ANZ, qui voient cette source de demande «compenser des achats moins élevés» des particuliers.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), l’once d’or coûtait 1’736,79 dollars, contre 1’747,06 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

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