Matières premières: l’aluminium et l’or se reprennent, le sucre grimpe

AWP

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«Les prix ont été soutenus par l’assouplissement prochain des restrictions liées au coronavirus à Shanghai et par la faiblesse du dollar américain», affirme Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Les prix des métaux industriels, en particulier l’aluminium, le cuivre et le zinc, se sont redressés dans la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME), soutenus par une baisse du dollar et l’atténuation des mesures sanitaires en Chine.

«Les prix ont été soutenus par l’assouplissement prochain des restrictions liées au coronavirus à Shanghai et par la faiblesse du dollar américain», affirme Daniel Briesemann, analyste chez Commerzbank.

Un dollar moins fort permet aux investisseurs utilisant d’autres devises d’avoir un pouvoir d’achat plus élevé.

Le marché de l’aluminium s’est «sensiblement resserré», assure l’expert. Preuve de l’augmentation de la demande, les stocks du LME se situent «à leur plus bas niveau depuis novembre 2005», avec seulement 500.000 tonnes d’aluminium entreposées.

«Le redressement des prix des métaux semble reposer sur des bases fragiles», fait toutefois valoir Daniel Briesemann.

Pour l’analyste, les inquiétudes quant à la demande venant de Chine, très grand consommateur de métaux industriels, sont toujours présentes.

La Chine a dû faire face ces derniers mois à une résurgence de la pandémie qui touche à des degrés divers plusieurs endroits du pays.

«Bien que Shanghai sorte peu à peu du confinement, la capitale Pékin pourrait être sur le point d’y entrer car les cas de Covid continuent d’y augmenter», affirme-t-il.

Sur le London Metal Exchange, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 2.951,00 dollars vendredi vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), contre 2.788,00 dollars il y a une semaine à la clôture.

Rebond aurifère

Le prix de l’or, qui avait souffert sur les dernières semaines de la vigueur du dollar américain, s’est repris au fil de la semaine.

Le cours d’une once avait sombré lundi à 1.786,90 dollars, un plus bas depuis début février, avant de remonter.

«Dans le dernier mois, l’or a souffert du coup double d’un dollar vigoureux et d’un FOMC (comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, la Fed) qui signale un rythme agressif de hausse des taux pour lutter contre l’inflation», rappelle Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

L’or s’échange en dollars sur le marché mondial, donc la hausse du billet vert le rend plus coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

A l’inverse, les inquiétudes des investisseurs sur les perspectives économiques américaines, qui pourraient pousser la Fed à ralentir ses hausses, a coupé l’élan du billet vert et des obligations américaines.

Dans ce contexte, «l’or a profité du mouvement d’aversion au risque sur le marché cette semaine», explique à l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

«Il faudra voir si ce mouvement se maintient dans un contexte de hausse des taux», note cependant Craig Erlam, analyste chez Oanda.

L’once d’or s’échangeait pour 1.843,93 dollars, contre 1.811,79 dollars sept jours plus tôt.

Pic de sucre

Les prix du sucre à New York et à Londres ont grimpé dans la semaine, galvanisés par la diminution de l’offre venant principalement du Brésil, des États-Unis, et potentiellement d’Inde.

«Deux des plus grands États américains producteurs de betteraves (le Minnesota et le Dakota du Nord) ont vu les plantations considérablement retardées par un temps froid et humide», assurent les analystes de Rabobank, tendant ainsi l’offre en sucre blanc.

La production de sucre brésilienne a également diminué de 51% par rapport à l’année précédente, selon les analystes reprenant les données du dernier rapport de l’association industrielle nationale Unica.

Le Brésil, premier producteur mondial de sucre, «détient une grande partie des cartes pour les prix du sucre à court terme», avec «la possibilité que les usines favorisent la production d’éthanol»,affirment-ils.

Des prix élevés du pétrole encouragent l’utilisation au Brésil de la canne à sucre pour produire un éthanol devenu plus compétitif, ce qui diminue d’autant le sucre disponible et dope les cours.

Par ailleurs, «l’Inde pourrait décider d’appliquer des restrictions aux exportations de sucre, comme elle l’a fait pour le blé», affirment les analystes. Le pays avait annoncé samedi interdire les exportations de blé, sauf autorisation spéciale du gouvernement, face à la baisse de sa production due notamment à des vagues extrêmes de chaleur.

La consommation de sucre reste cependant une préoccupation, selon les analystes de Rabobank, «surtout dans les régions où la guerre ou des restrictions sanitaires en raison du Covid-19 sont en cours».

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 19,90 cents, contre 19,17 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 554,60 dollars contre 535,70 dollars le jeudi précédent à la clôture.

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