Alors que beaucoup de groupes ont vu leur chiffre d’affaires diminuer, la plupart des sociétés helvétiques ont réussi à inscrire des bénéfices, selon une étude de Deloitte.
La pandémie n’a pas épargné le secteur du luxe, même si certaines entreprises ont affiché plus de résilience pendant la crise que d’autres. Si beaucoup ont vu leur chiffre d’affaires diminuer, en Suisse, elles ont toutefois réussi pour la plupart à inscrire des bénéfices, selon une étude de cabinet de conseil Deloitte publiée jeudi.
Les dix entreprises suisses de luxe figurant dans le top 100 du classement de Deloitte ont vu leur chiffre d’affaires global baisser de 15,5% au cours de l’exercice 2020. Richemont, première entreprise suisse de luxe en termes de chiffre d’affaires, a enregistré un recul de son chiffre d’affaires de 0,7%, un «excellent résultat en comparaison à ses homologues».
«En perdant un tiers de son chiffre d’affaires, Swatch Group a même quitté le top 10 des entreprises de luxe en termes de chiffre d’affaires pour chuter à la 13e place», écrit Deloitte.
Les activités ont été fortement pénalisées par les fermetures de magasins, les restrictions de voyage et les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises de luxe ont réagi en cherchant de nouvelles façons d’entrer en contact avec leurs clients, notamment par le développement des canaux de vente en ligne. «La pandémie a été le catalyseur du changement», résume Deloitte.
Malgré le net recul du chiffre d’affaires, les dix entreprises suisses de produits de luxe, toutes des fabricants de bijoux et de montres, ont enregistré une marge bénéficiaire nette positive de 4,5% contre 16,2% l’année précédente.
Richard Mille s’est classé deuxième parmi les 20 entreprises à la croissance la plus rapide, comme en 2019.
Les 100 entreprises de luxe figurant dans l’étude de Deloitte ont généré un chiffre d’affaires cumulé de 252 milliards de dollars en 2020, contre 281 milliards en 2019. Malgré cette baisse, plus de la moitié des sociétés analysées ont été rentables, parmi lesquelles 13 ont même enregistré des marges bénéficiaires nettes à deux chiffres.
Le marché est fortement concentré, avec 15 entreprises pesant pour 63% des ventes totales, précise les auteurs du rapport, avec sur le podium LVMH, Kering et Estée Lauder. Richemont s’est hissé à la quatrième place. La performance des entreprises françaises a illustré «la force des grands conglomérats en temps de crises».
Presque toutes les entreprises analysées ont renforcé leurs investissements dans la numérisation, mais aussi la durabilité, deux pôles qui sont désormais inscrits dans leur stratégie à long terme. Elles répondent ainsi à la demande des clients, mais également aux nouvelles exigences réglementaires.