Les exportations horlogères augmentent encore en septembre

AWP

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Les exportations de garde-temps helvétiques ont crû de 3,8% par rapport à septembre 2022, totalisant 2,3 milliards de francs, en dépit d’un effet de base particulièrement défavorable

En septembre, les exportations horlogères suisses ont progressé quasiment à la même allure qu’en août, malgré des reculs aux Etats-Unis et en Chine, les deux plus importantes destinations. La normalisation, après le fort rebond post-Covid, se poursuit.

Durant la période sous revue, les exportations de garde-temps helvétiques ont crû de 3,8% par rapport à septembre 2022, totalisant 2,3 milliards de francs, en dépit d’un effet de base particulièrement défavorable, selon la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH).

«Cette évolution confirme la normalisation attendue de la croissance, qui a néanmoins encore affiché +8,6% pour les neuf premiers mois de l’année», ajoute la FH. Depuis janvier, le total de la valeur envoyée hors des frontières de la Confédération s’élève à 19,7 milliards de francs.

L’an dernier, les exportations horlogères suisses avaient inscrit un nouveau record à 24,8 milliards de francs, dépassant de plus de 11% le résultat de 2021, grâce aux achats de rattrapage et à l’appétit pour le luxe suite à la pandémie de coronavirus.

Reculs des deux principaux marchés

Le mois dernier, les trois principaux débouchés de l’horlogerie suisse ont évolué dans des directions opposées. Les Etats-Unis (-6,4%) et la Chine (-5,5%) ont vu leur résultat diminuer, tandis que Hong Kong (+24,0%) est restée très dynamique, note la faîtière.

Les autres marchés d’Asie ont également montré des différences parfois marquées, le Japon (+8,7%) et Taïwan (+36,4%) progressant à l’inverse de Singapour (-2,7%) et surtout de la Corée du Sud (-15,4%). Les Emirats arabes unis, qui font partie du top 10 des destinations sur neuf mois, ont crû de 2,3%.

En Europe, le Royaume-Uni, cinquième marché des montres suisses, a progressé de 3,0%. La France (+15,9%) et l’Italie (+24,5%) ont enregistré de solides augmentations. En revanche, l’Allemagne (-4,2%) et l’Espagne (-0,5%) ont peiné.

Depuis le début de l’année, «les 20 premiers marchés sont toutefois en hausse soutenue, à l’exception de la Corée du Sud». Pour le trio de tête, les envois à destination des Etats-Unis ont ainsi crû de presque 8%, ceux vers la Chine de plus de 7% et ceux vers Hong Kong de plus d’un quart.

Montres les plus chères à la plus forte croissance

En septembre, le nombre de pièces exportées a diminué de près de 3%, soit 47’000 pièces de moins, freiné par l’acier et la catégorie Autres matières.

Les montres de moins de 200 francs au prix export - le prix final dans les magasins étant supérieur - ont affiché une hausse dépassant les 4%. La gamme 200-500 francs a stagné, tandis que le segment allant de 500 à 3000 francs a plongé pour le troisième mois consécutif. Les garde-temps les plus coûteux, de plus de 3000 francs, ont affiché une progression de 8,2%.

Jean-Philippe Bertschy de Vontobel relève que les Etats-Unis sont entrés en territoire négatif après une forte croissance jusqu’ici en 2023. L’effondrement des exportations vers la Chine a lui ralenti, se limitant à -6% après -27% en août. L’expert relève que les marchés hong-kongais, français et italien ont vu le retour des touristes.

Pour autant, la croissance de presque 4% des envois ne doit pas faire sauter de joie le secteur. Seules quelques marques ont du succès, et elles sont en mains privées, a rappelé l’analyste.

Son homologue Patrik Schwendimann de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne que les chiffres du jour sont légèrement positifs pour le propriétaire genevois de marques de luxe Richemont, vu que le haut de gamme a enregistré la plus forte croissance depuis juin, tandis qu’ils sont quelque peu négatifs pour le biennois Swatch Group, comptant Omega, Longines ou encore Tissot dans son portefeuille.

Lui aussi retient que les Etats-Unis ont reculé pour la première fois depuis avril, après avoir positivement surpris les mois précédents. Il souligne que Richemont, qui détient notamment par exemple Panerai, Jaeger Le Coultre et Roger Dubuis, a déjà enregistré une baisse organique de ses ventes outre-Atlantique au deuxième trimestre.

Le recul de la Chine continentale, qui pesait pour un quart des recettes de Richemont et plus de 30% de celles de Swatch l’an dernier, ne surprend pas l’analyste. Il s’attend à un retour des touristes chinois dans les pays européens et asiatiques en 2024.

Ces nouvelles avaient l’air de plaire aux investisseurs. Vers 11h55, la nominative Richemont prenait 0,9% à 106,05 francs et la porteur Swatch Group 2,6% à 231,20 francs, dans un SLI en recul de 0,6%.

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