L’acier et la Chine plombent les exportations horlogères en juillet

AWP

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Le mois dernier est marqué par une érosion de 0,9% à 2,20 milliards de francs, principalement à cause d’une chute de 11,7% pour les montres en acier ainsi qu’un net repli des ventes vers la Chine.

Les exportations horlogères ont marqué le pas en juillet, à l’issue d’un premier semestre de croissance ininterrompue. Le phénomène est attribué aux montres en acier, en retrait de 11,7% à 759’700 pièces ou de 6,1% à 793,5 millions de francs, ainsi qu’à un net repli des ventes vers la Chine.

Tous segments confondus, les exportations de montres-bracelet ont décliné de 3,3% à 1,41 million de pièces vendues, pour une valeur de 2,10 milliards (-1,0%) de francs. Les exportations horlogères dans leur ensemble se sont érodées de 0,9% à 2,20 milliards.

Les garde-temps en métaux précieux ont ainsi accusé un repli de plus de 10% en nombre de pièces, mais la valeur cumulée de celles-ci a grappillé 0,1% à 740,5 millions. Le contraste est plus marqué encore pour les produits bimétalliques, avec un tassement de 13,1% du nombre d’unités écoulées, mais un bond de près de 5% du chiffre d’affaires, indique le rapport mensuel de la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) publié mardi.

Le nombre de pièces dans la catégorie «autres matières» à l’inverse affiche un bond de plus d’un cinquième, à 410,3 millions d’unités, alors que la valeur n’a progressé que de 10% à 82,5 millions.

Le débouché chinois obstrué

Si les Etats-Unis ont encore renforcé leur position de premier débouché hors frontières pour les montres helvétiques - moyennant une croissance de 5,2% à 340,0 millions - l’Empire du Milieu accuse un repli de 16,6% à 262,9 millions. La faîtière du secteur pointe du doigt un effet de base, les exportations vers la Chine s’étant envolée de plus de 18% en juillet 2022.

Sur les sept premiers mois de l’année, la valeur des exportations horlogères affiche encore une progression de près de 10% à 15,5 milliards.

L’essoufflement constaté en juillet a pénalisé les valeurs des représentants du luxe à la Bourse suisse. A la clôture, le gestionnaire genevois de marques de luxe Richemont était à l’équilibre à 123,20 francs, quand la porteur de l’horloger biennois Swatch avait reculé de 1,9% à 244,10 francs, lanterne rouge d’un SLI en hausse de 0,26%.

Enjoignant à n’accorder pas trop d’importance à l’évolution des exportations sur un seul mois, Patrick Schwendimann rappelle que l’important marché chinois bénéficiait d’effets de rattrapage au sortir du confinement. L’expert de la Banque cantonale de Zurich suppute une tendance de fond bien plus robuste que ne laisse augurer l’aperçu du mois de juillet, anticipant des nets rebonds en août et en septembre.

Chez Barclays, Carole Badjo souligne le coté modeste du repli observé en juillet, après l’essor de 14% constaté en juin. L’analyste salue en outre l’appétit toujours croissant du pays de l’oncle Sam, nonobstant la péjoration conjoncturelle outre-Atlantique.

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