Après le net repli essuyé en mars, les exportations suisses sont reparties à la hausse en avril à la faveur de la bonne tenue des envois de produits chimiques et pharmaceutiques ainsi que de machines. Les importations ont en revanche chuté, retrouvant le niveau affiché en décembre 2021. L’excédent commercial s’est fixé à 3,8 milliards de francs.

Après avoir enregistré une évolution volatile au cours des deux mois précédents, les livraisons de la Suisse vers l’étranger ont progressé en avril de 2,5% au regard de mars à 22,02 milliards de francs, indique mardi l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF). Exprimées en termes réels, soit corrigées de l’inflation, les exportations ont cependant légèrement fléchi de 0,1%.

Les envois helvétiques affichent ainsi une évolution plate sur les six derniers mois, à l’exception du pic atteint en février dernier. Quant aux importations, elles ont nettement fléchi, de 7,7% à 17,78 milliards de francs. En termes réels, le recul s’est inscrit à 3,8%.

Sur le mois sous revue, la progression des exportations a essentiellement reposé sur les deux piliers que représentent les produits chimiques et pharmaceutiques ainsi que les machines et l’électronique. Les premiers, portés entre autres par les médicaments et les articles de diagnostics, ont vu leurs envois s’étoffer de 5,4% à 11,4 milliards de francs. Les seconds ont crû de 3,9% à 2,71 milliards.

Les envois de métaux ainsi que de denrées alimentaires, de boissons et tabacs ont également présenté une expansion. A l’inverse, les exportations de l’horlogerie se sont contractées de 4,3% à 1,99 milliard, tout comme celles des instruments de précision (-7,4% à 1,43 milliard), après deux mois de croissance. Les livraisons de la bijouterie et de la joaillerie ont subi un sérieux revers, dégringolant de 10,2% à 980 millions de francs.

Ventilées selon les régions, les exportations à destination de l’Europe se sont reprises après les tassements subis en février et mars, bondissant de 7,3% à 13,09 milliards de francs. Les envois vers l’Union européenne ont crû de 5,8% 11,91 milliards et ceux destinés à la zone euro de 6,1% à 10,94 milliards.

Parmi les principaux partenaires commerciaux du vieux continent, l’Allemagne (+5% à 3,84 milliards) et l’Italie (+3,9% à 1,53 milliards) ont été friands de produits suisses, alors que les envois vers la France ont légèrement fléchi de 0,6% à 1,36 milliard. Les plus fortes hausses sont à mettre au comptes des livraisons vers l’Espagne (+27,3%) et la Slovénie (+25,7%) et hors Union européenne, vers le Royaume-Uni (+30,5%).

En dépit des sanctions frappant la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, les exportations y ont décollé de 31,6% à 177 millions de francs. La vive croissance en pourcentage, mais au demeurant faible en valeur, soit 43 petits millions, fait cependant suite à une chute de plus de moitié (-58,4%) en mars.

Plus à l’est, les envois vers l’Asie ont globalement reculé de 5,6% à 4,42 milliards. Passant sous le seuil du milliard de francs à 953 millions, les livraisons vers la Chine ont plongé de 23% et celles vers Hong-Kong de 28,7%, reflet des mesures de confinement. Troisième débouché des exportations helvétiques, l’Amérique du Nord a pour sa part affiché une légère progression (+0,9% à 4,42 milliards de francs).

Côté importations, le repli subi en avril s’explique principalement par la chute des entrées de produits chimiques et pharmaceutiques (-17,8%) ainsi que des produits énergétiques (-24,2%). Toutefois, en termes réels ces derniers ont augmenté de 6%. Les arrivages de véhicules ainsi que de denrées alimentaires, boissons et tabacs ont aussi diminué, alors que ceux de machines, d’électronique et de textiles, habillement et chaussures ainsi que bijouterie et joaillerie ont à l’inverse progressé.