Les banques de détail suisses ont les clients les plus rentables

AWP

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En queue de classement figurent le Royaume-Uni (107 euros) et les Etats-Unis (142 euros), derrière la France (171 euros) et l’Allemagne (172 euros).

Les banques de détail helvétiques ont tiré leur épingle du jeu pendant la crise pandémique. Alors que le secteur dans son ensemble a vu ses recettes et ses gains se contracter, les établissements suisses conservent - et de loin - leur position aux avant-postes.

La diminution des transactions internationales et des paiements par carte de crédit, ainsi que la baisse des volumes de crédit à la consommation, ont entraîné une contraction moyenne de 4% des revenus en glissement annuel en 2020, indique le cabinet d’audit PwC dans son «Retail Banking Monitor» publié mardi.

Un quart de la cinquantaine d’établissements interrogés a signalé une chute de 40% de son résultat d’exploitation. Dans l’ensemble, le bénéfice par client s’est contracté de 8% à 193 euros par client. La Suisse se distingue avec 444 euros, loin devant la Belgique (295 euros) et l’Australie (282 euros) qui complètent le podium.

En queue de classement figurent le Royaume-Uni (107 euros) et les Etats-Unis (142 euros), derrière la France (171 euros) et l’Allemagne (172 euros).

Pression sur les coûts

L’impact économique de la pandémie de Covid-19 a exacerbé les pressions sur les coûts existantes, ce qui a conduit à des mesures d’économies de plus en plus poussées, signalent les auteurs de l’étude. A l’exception de la Suisse, de l’Autriche et de la Belgique, les banques de détail ont raboté les coûts opérationnels par client d’environ 2%.

Malgré les mesures mises en place, le ratio coûts/revenus s’est détérioré en 2020 dans l’ensemble des pays voisins. A en croire les experts de PwC, cela risque de se traduire par une vague de fermetures massive de succursales: jusqu’à 40% du réseau pourrait disparaître d’ici 2023.

Mais les conséquences de la pandémie créent également de nouvelles opportunités pour le secteur. La baisse des dépenses de consommation en raison de la crise a entraîné une augmentation de 9% des dépôts l’année dernière, que les instituts financiers peuvent monétiser en recourant à des leviers comme la répercussion des taux négatifs ou le développement des possibilités d’investissement pour les clients.

«Dans la lutte pour les parts de marché et les volumes de clients, les modèles économiques des banques succursales et directes se ressemblent de plus en plus», signale Marcel Tschanz, associé et responsable du conseil bancaire chez PwC Suisse.

Selon lui, les établissements traditionnels devraient intégrer leurs agences en tant que point de contact central dans un modèle numérique afin de «ne pas être distancées par la concurrence des banques directes et des néobanques», alors que ces dernières sont appelées à «élargir leur offre de services rentables et individualisés», plutôt que de se concentrer sur une croissance illimitée de la clientèle.

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