Les banques américaines continuent à profiter d’une reprise robuste

AWP

2 minutes de lecture

«Il y a deux ans on faisait face au COVID, à une grande récession, une pandémie mondiale, et tout ça est désormais derrière nous, ce qui est une bonne chose», résume Jamie Dimon (JPMorgan Chase).

Les grandes banques américaines ont de nouveau dégagé au troisième trimestre des bénéfices en forte hausse, la bonne santé de l’économie leur permettant de relâcher l’argent mis de côté au début de la pandémie et dopant leurs activités de conseil aux entreprises.

Leurs patrons surveillent bien quelques menaces potentielles pour la croissance, comme la hausse des prix ou les problèmes d’approvisionnement, mais ne s’en inquiètent pas outre-mesure.

«Il y a deux ans on faisait face au COVID, à une grande récession, une pandémie mondiale, et tout ça est désormais derrière nous, ce qui est une bonne chose», a résumé Jamie Dimon, le PDG de la plus grosse banque américaine, JPMorgan Chase.

Pour lui, les problèmes de chaîne d’approvisionnement sont temporaires. Et avoir un peu d’inflation en période de croissance, «c’est ok».

«Même si les Etats-Unis doivent faire face à des problèmes sur le marché du travail et sur la chaîne d’approvisionnement en matériaux, l’économie continue d’avancer», a aussi relevé Brian Moynihan, le patron de Bank of America.

Cette reprise «stimule la confiance des entreprises et des consommateurs», a abondé Jane Fraser, à la tête de Citigroup.

Cette dernière reste toutefois sur ses gardes, assurant surveiller en particulier «le ralentissement en Chine et son impact sur la croissance mondiale, l’inflation et les contraintes actuelles sur les marchés du travail, des matériaux et de l’énergie, et enfin ce qui va se passer dans les négociations sur le plafond de la dette aux Etats-Unis».

Les consommateurs dépensent

Les banques américaines s’étaient constituées au début de la crise sanitaire un gros coussin financier de dizaines de milliards de dollars au cas où leurs clients venaient à faire défaut en masse.

Mais les aides du gouvernement et de la banque centrale américaine (Fed) ont permis aux consommateurs et entreprises de rester, en grande majorité, à flot.

Les établissements continuent donc de relâcher peu à peu leurs réserves, ce qui gonfle leurs bénéfices nets: +58% chez Bank of America, +59% chez Wells Fargo, +48% chez Citi, +24% chez JPMorgan Chase.

Signe de la bonne santé financière générale des particuliers et petites entreprises, les dépenses sur les cartes de crédit et débit augmentent, de 26% chez JPMorgan Chase ou de 20% chez Citi par exemple.

Et ils empruntent moins, le volume total des prêts accordés aux particuliers et petites entreprises restant en repli de 2% chez JPMorgan ou de 12% chez Bank of America par rapport à la même période à l’an dernier.

Chez ces deux établissements, il remonte toutefois un peu par rapport au trimestre précédent, un signe encourageant pour les banques qui gagnent une partie de leur argent en prêtant.

Le faible niveau des taux d’intérêt continue en revanche en général à peser sur le revenu net d’intérêt des établissements, un critère important qui correspond à la différence entre les intérêts qu’ils gagnent sur les prêts consentis à leurs clients et les intérêts qu’ils versent aux épargnants.

Coûts maîtrisés

Les géants de Wall Street ont parallèlement bien profité de la bonne tenue de leurs activités avec les grandes entreprises, les investisseurs institutionnels et les grandes fortunes.

Les banquiers qui apportent des conseils aux entreprises ont été particulièrement actifs, ces dernières se sentant suffisamment en confiance pour lever de l’argent sur les marchés ou effectuer des opérations de fusions-acquisitions.

Ils ont vu leurs revenus augmenter de 67% chez Morgan Stanley par exemple, de 39% chez Citi, de 45% chez JPMorgan.

Les activités de marchés ont été plus contrastées, les revenus tirés du courtage de produits financiers à taux fixe baissant tandis que ceux tirés du courtage sur les marchés actions bondissaient (+25% chez Morgan Stanley, +40% chez Citi, +30% chez JPMorgan).

Les traders ont profité d’un mois de septembre particulièrement volatil.

Pour Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuille pour Meeschaert Financial Services, les banques ont aussi «assez bien maîtrisé leurs coûts» et «les petites augmentations de salaire accordées par plusieurs d’entre elles n’ont pas entamé leur rentabilité».

Dans leur ensemble, les résultats des établissements financiers reflètent selon lui une économie «qui s’en sort très bien» mais qui bénéficie aussi «encore largement des largesses de la Fed».

«Il faudra voir comment l’économie réagit quand la Fed commencera à réduire son soutien et si l’inflation reste toujours élevée dans six mois», remarque-t-il.

A lire aussi...