Les applications de paiement ont le vent en poupe en Suisse

AWP

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Le recours à ces plateformes a plus que doublé en deux ans, leur part passant à 11% du nombre de transactions recensées par la BNS, contre 5% auparavant.

L’argent liquide perd de plus en plus de terrain en Suisse pour les dépenses courantes, à en croire les statistiques de la Banque nationale suisse (BNS). Les applications de paiement, elles, ont gagné énormément de terrain en deux ans, mais ne séduisent en l’état qu’une faible minorité.

Pour les dépenses courantes, les billets et les pièces représentent un gros tiers (36%) des transactions, indique jeudi l’institut d’émission. En 2017, la part du numéraire atteignait 70%, avant de chuter à 43% en 2020. La tendance baissière, toujours forte, a ralenti depuis le dernier point de situation.

L’utilisation des cartes de débit et de crédit est restée stable, représentant toujours respectivement un tiers (33%) et 13% du nombre des paiements courants. Ainsi, près d’une transaction sur deux est effectuée sur un terminal de paiement, la plupart du temps (75%) par le biais de la fonction sans contact.

Les applications de paiement ont le vent en poupe. Le recours à ces plateformes a plus que doublé en deux ans, leur part passant à 11% du nombre de transactions recensées par la BNS, contre 5% auparavant. La popularité de ces applications apparait comme importante, puisque 68% de la population en a installé au moins une sur son téléphone portable. Il y a deux ans, cette proportion n’atteignait pas même les 50%.

Vice-président de la BNS, Vincent Schlegel a précisé jeudi en conférence de presse que l’application Twint, une solution helvétique, était clairement la plus répandue. Sa «part de marché» reste importante, à 78%, mais sa progression s’est avérée moindre. Il y a deux ans, celle-ci atteignait 77%. Les concurrents globaux comme Apple Pay ou Google Pay affichent des taux bien plus bas.

Les applications de paiement sont le plus souvent mises à contribution pour effectuer des virements entre particuliers (90%). Plus de la moitié des utilisateurs (58%) les emploient également pour des achats sur Internet, au détriment des cartes de crédit. Une personne sur deux a recours à ces plateformes pour régler des achats à la caisse.

Attachement à l’argent liquide

Pour les dépenses courantes, l’argent liquide demeure cependant une valeur sûre. Une majorité reste attachée aux billets de banque et aux pièces de monnaie, selon les résultats d’une enquête menée par la BNS auprès d’un échantillon de 2000 personnes domiciliées en Suisse.

Le numéraire doit rester disponible comme moyen de paiement, malgré l’engouement pour les cartes et les applications, estiment les sondés. Ceux-ci avouent toutefois qu’ils utiliseraient moins le numéraire si l’infrastructure venait à être réduite.

L’argent liquide reste largement accepté dans les points de vente, souligne la BNS dans son communiqué. De ce point de vue, le niveau de satisfaction demeure élevé (92% d’avis positifs) pour les sondés. Il est très rare qu’un règlement ne puisse pas être effectué en Suisse, des incidents techniques (dans 52% des cas concernés) ou le refus d’un «instrument» de paiement (47%) pouvant entraver les opérations de paiement.

Si l’on envisage les dépenses courantes au travers des volumes en francs, la carte de débit reste le moyen privilégié en Suisse (33%), devant l’argent liquide (24%). Les applications de paiement ont également gagné du terrain, doublant leur part en deux ans pour générer 8% des volumes.

Pour les paiements récurrents, les virements par banque en ligne sont clairement entrés dans les moeurs, ceux-ci représentant 52% des transactions effectuées. Le service eBill, qui permet de faciliter ces opérations, reste moins utilisé que l’ordre permanent.

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