Le numéraire à l’épreuve de la transformation numérique, selon la BNS

AWP

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«Ce n’est pas sans raison que les espèces jouissent d’une telle popularité» auprès du public helvétique, assure à Vaduz Martin Schlegel, vice-président de la direction générale.

Malgré le net recul du recours à l’argent liquide comme moyen de paiement en faveur de solutions numériques ces dernières années, l’importance et la popularité du numéraire restent d’actualité, selon la Banque nationale suisse (BNS).

«Ce n’est pas sans raison que les espèces jouissent d’une telle popularité» auprès du public helvétique, a assuré mardi à Vaduz Martin Schlegel, vice-président de la direction générale de la BNS, dans le cadre de la présentation du rapport de stabilité financière de l’autorité de surveillance du Liechtenstein.

Citant la dernière enquête sur les moyens de paiement réalisée par l’institut d’émission, le dirigeant insiste sur le fait que le numéraire reste le moyen de paiement le plus fréquemment utilisé. Et d’énumérer les principaux avantages que présentent selon lui les espèces par rapport au numérique: facilité d’utilisation, universalité et protection de la vie privée.

«Il est aussi possible d’utiliser des billets de banque même en cas de défaillance du lecteur de cartes, de panne du réseau de téléphonie mobile ou de coupure d’électricité», rappelle Martin Schlegel, soulignant la résilience de ce mode de paiement alors que les solutions numériques peuvent être soumises à des «perturbations locales, voire généralisées».

La disponibilité du numéraire est garantie par une vaste infrastructure à deux niveaux allant de l’impression à la distribution, passant par la BNS «qui exerce la fonction de grossiste». La Suisse compte quelque 6500 distributeurs de billets, soit environ un distributeur pour 1300 résidents. Les possibilités de retrait sont jugées suffisantes par 92% de la population.

Le numérique prend l’ascendant

Revenant sur l’avènement des solutions de paiement numériques, le vice-président de la BNS souligne que ce sont surtout les cartes de débit qui ont vu leur utilisation progresser. En 2020, ces dernières ont détrôné les espèces en termes de volumes, mais pas en nombre de transactions.

Une tendance appelée à se poursuivre, en raison notamment d’une «affinité pour le numéraire moins répandue au sein des jeunes générations», qui n’y ont recours que pour un tiers de leurs paiements.

Le recul de l’utilisation des espèces entraîne toutefois des risques, en raison notamment de la pression économique sur l’infrastructure du numéraire, relève Martin Schlegel, soulignant que les moyens nécessaires restent les mêmes, indépendamment des volumes traités.

On assiste donc à une augmentation du coût unitaire de l’approvisionnement en billets, qui pourrait se traduire par une réduction du réseau de distribution. «Environ un tiers des entreprises s’attend à un nouveau recul de leurs sources locales d’approvisionnement en numéraire», signale le responsable.

Selon lui, la demande pour les espèces n’est pas près de tarir. «La population accorde une grande importance à la liberté de choix dont elle bénéficie aujourd’hui pour ses paiements», affirme Martin Schlegel, qui relève toutefois en guise de conclusion que celle-ci «ne va pas de soi».

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