Les activités de Thales une nouvelle fois portées par la défense

AWP

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Si une dépréciation d’actifs en 2020 avait contribué à la chute du bénéfice net, le rebond tient beaucoup à la rentabilité de l’activité défense et sécurité.

La production d’équipements de défense a une nouvelle fois porté l’activité du groupe français Thales en 2021, dont le bénéfice net a plus que doublé sur l’année.

Egalement présent dans l’aéronautique civil, secteur sinistré depuis la pandémie, les satellites, la cybersécurité ou les documents biométriques, le groupe de technologies a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 125%, à 1,1 milliard d’euros (1,12 milliard de francs au cours actuel).

Si une dépréciation d’actifs en 2020 avait contribué à la chute du bénéfice net, le rebond tient beaucoup à la rentabilité de l’activité défense et sécurité. Celle-ci représente un peu plus de la moitié du chiffre d’affaires du groupe, mais assure les deux tiers de son bénéfice opérationnel.

Au total, le chiffre d’affaires a progressé de 5,2%, à 16,1 milliards d’euros, dont 8,6 milliards pour la division de défense et sécurité.

«Huit des 14 lignes de produits du secteur enregistrent une croissance à deux chiffres, incluant notamment les activités dans les systèmes intégrés pour la protection de l’espace aérien, les systèmes sous marins, les solutions de cyberdéfense, et les réseaux et systèmes d’infrastructure», affirme le groupe dans un communiqué.

Les nouveaux contrats glanés en 2021 s’élèvent à 19,8 milliards d’euros (+18%).

«Le groupe réalise la meilleure performance de son histoire du point de vue commercial, se félicite son PDG Patrice Caine.

Sur les 22 «grands contrats» de plus de 100 millions d’euros gagnés en 2021, 13 touchent à la défense, dont «deux majeurs» liés aux systèmes de surveillance du ciel français (1,5 milliard d’euros) et à la fourniture de 30 avions de combat Rafale supplémentaires à l’Egypte.

Au total, les trois quarts du carnet de commandes de 34,7 milliards d’euros du groupe relèvent de la défense.

«Pas de stabilité sans sécurité»

Thales, qui milite pour que les investissements dans les activités de défense soient considérés comme durables dans la législation européenne en préparation («taxonomie sociale»), estime son analyse renforcée, au moment où les tensions géopolitiques sont à leur comble en Europe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

«Il ne peut y avoir de développement durable sans stabilité et pas de stabilité sans sécurité. Le lien entre sécurité et politique de défense paraît évident, malheureusement nous en avons une démonstration imparable», a affirmé son directeur financier Pascal Bouchiat lors d’une conférence téléphonique.

L’activité en Russie, frappée de sanctions, représente moins de 1% de son chiffre d’affaires et si le groupe dit être en train d’évaluer l’impact sur sa chaîne de fournisseurs, il n’a «pas identifié de zone de difficulté» à ce stade.

Pour autant, Thales, dont le cours de Bourse a bondi depuis l’invasion russe comme d’autres groupes de défense, se refuse à envisager un impact éventuel sur son activité future d’un gonflement possible des budgets de défense, alors que le président français a annoncé mercredi soir que la France allait amplifier son effort de défense.

«C’est un peu tôt pour spéculer et indécent de le faire à l’heure où se passe ce qu’il se passe en Ukraine», selon Patrice Caine.

Le groupe table pour 2022 sur un chiffre d’affaires compris entre 16,6 et 17,2 milliards d’euros et une marge opérationnelle entre 10,8 et 11,1%.

Interrogé sur des rumeurs de marché qui lui prêtent un intérêt pour les activités de cybersécurité du groupe français Atos en difficulté, Patrice Caine a répondu que Thales n’excluait pas de se renforcer dans ses métiers.

«Le cyber en fait partie mais il n’y a pas que le cyber qui nous intéresse», a-t-il dit, précisant «se focaliser sur des investissements allant jusqu’à 500 millions d’euros de valeur d’entreprise».

«Comme le groupe est en croissance, nous sommes amenés à recruter fortement» avec 11’000 embauches prévues en 2022 dans le monde, dont 3500 en France, a par ailleurs indiqué Patrice Caine. Le groupe de 80’000 salariés embauchait entre 5000 et 6000 personnes par an ces dernières années.

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