Le taux de chômage suisse descend sous les 2% pour la première fois en 21 ans

AWP

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Au regard de septembre 2021, le nombre de personnes au chômage a diminué de 30’768, soit plus d’un quart (-25,6%). Le recul est plus marqué dans la tranche des 15-24 ans (-4,0%).

Le marché du travail en Suisse semble faire fi de la morosité conjoncturelle et des aléas monétaires. Le taux de chômage a légèrement diminué en septembre, tant en rythme annuel que par rapport au mois précédent, repassant sous la barre de 2,0%, une première depuis octobre 2001.

A fin septembre, 89’526 personnes étaient inscrites auprès d’un office régional de placement (ORP), soit 1846 de moins qu’en août. Sur un mois, le taux de chômage est ainsi passé de 2,0% à 1,9%, indique le Secrétariat d’Etat à l’économie vendredi dans son relevé mensuel. Ajusté des effets saisonniers, l’indicateur est resté stable à 2,1%, comme attendu par la plupart des analystes sondés par AWP.

Il faut remonter à l’automne 2001 pour retrouver un taux de chômage inférieur à 2,0%. Il y a une année, il était encore de 2,6% et début 2021, au plus fort de la crise de COVID-19, il avait grimpé à 3,7%.

Au regard de septembre 2021, le nombre de personnes au chômage a diminué de plus d’un quart (-25,6%) à 30’768.

Meilleure situation outre-Sarine

Par rapport au mois d’août, le recul est plus marqué dans la tranche des 15-24 ans (-4,0%) que dans celle plus importante des 50-64 ans (-1,4%) et la principale des 25-49 ans (-2,0%).

Au niveau géographique, la baisse est plus nette en Suisse alémanique (-2,9%) que dans les cantons latins (-0,7%), et chez les travailleurs indigènes (-2,8%) que les étrangers (-1,1%).

La situation très bonne dans presque toutes les branches s’est encore nettement améliorée dernièrement, notamment dans le commerce de détail, a relevé en téléconférence Oliver Schärli, responsable du marché du travail et de l’assurance-chômage auprès du Seco, évoquant un niveau «historiquement bas».

Elle a cependant également sa zone d’ombre, avec une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée s’aggravant à vue d’oeil, tous secteurs confondus, ce dont les ORP sont conscients, a poursuivi le responsable.

Selon les données du Seco, près de 160’000 personnes sont à la recherche d’un emploi en Suisse, près de 2000 de moins qu’un mois plus tôt et près de 50’000 de moins qu’à la même période en 2021.

Chômage partiel évaporé

Dans la foulée, les économistes fédéraux ont indiqué qu’en juillet, les réductions de l’horaire de travail (RHT) n’ont touché que 1992 personnes, soit 901 de moins (-31,1%) que le mois précédent.

Le nombre d’entreprises ayant eu recours au chômage partiel a diminué de près de moitié (-46,6% à 348), de même que celui des heures de travail perdues. Un an plus tôt, elles étaient 11’485, pour plus de 3,4 millions d’heures perdues.

En outre, 2643 personnes ont épuisé leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage courant juillet, selon les données provisoires fournies par les caisses de chômage.

Reste à voir comment le ralentissement économique attendu par la plupart des économistes se répercutera sur le marché du travail. Il y a deux semaines, ceux du Seco avaient revu à la baisse leurs projections de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l’année en cours, à 2,1%, contre 2,8% auparavant.

Pour ce qui est du marché du travail, ils anticipent un taux de chômage moyen de 2,2% cette année, et de 2,3% en 2023.

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