Le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie

AWP

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Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur l'offensive russe en Ukraine.

L’armée russe occupe une centrale nucléaire ukrainienne

L’armée russe occupait vendredi la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie (sud), la plus grande d’Europe, où des bombardements la nuit précédente ont fait craindre une catastrophe.

Des tirs de chars russes contre la centrale ont mis le feu à un bâtiment de formation et à un laboratoire, mais aucune fuite radioactive n’a été constatée, ont indiqué les autorités ukrainiennes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de recourir à «la terreur nucléaire» et appelé à «une action européenne immédiate» pour «empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire».

«Situation sans précédent»

Face à «une situation sans précédent», le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a proposé de se rendre en Ukraine pour négocier une solution avec les Russes afin de garantir la sécurité des sites nucléaires.

«C’est la première fois qu’un conflit militaire a lieu dans un pays doté d’un large programme nucléaire», a-t-il dit.

Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont annoncé qu’ils allaient «imposer de nouvelles sanctions sévères».

Une «menace pour l’Europe et le monde»

L’attaque d’un site nucléaire ukrainien a représenté «une immense menace pour toute l’Europe et le monde», a affirmé au Conseil de sécurité de l’ONU l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

Son homologue russe, Vassily Nebenzia, a qualifié de «mensonges» les affirmations selon lesquelles Moscou était responsable de l’attaque.

Macron «extrêmement préoccupé» par la sécurité nucléaire

Le président français Emmanuel Macron est «extrêmement préoccupé des risques» sur la sécurité nucléaire «qui résultent de l’invasion russe» et «va proposer dans les prochaines heures (...) des mesures concrètes afin d’assurer» la sécurité des centrales ukrainiennes.

«La Russie et l’Ukraine doivent trouver un accord» pour «assurer ensemble la préservation de la sécurité» de ces sites, a ajouté la présidence française.

L’armée russe poursuit sa progression

En Ukraine, les combats se poursuivent à Tcherniguiv, au nord de Kiev, où des frappes russes ont fait 47 morts la veille dans une zone résidentielle.

A quelque 350 km à l’est de Kiev, la situation est aussi devenue «un enfer» à Okhtyrka, et elle est «critique» à Soumy, selon les autorités.

Quant au port stratégique de Marioupol (sud-est), la situation humanitaire est «terrible» après des bombardements ininterrompus, y compris sur des écoles et des hôpitaux, a déclaré le maire adjoint de la ville, Sergueï Orlov.

Plus de 1,2 million de personnes ont déjà fui le pays, selon l’ONU.

L’Ukraine table sur un 3e round de négociations

L’Ukraine table sur un troisième round de négociations avec la Russie ce weekend, a déclaré l’un des négociateurs ukrainiens, Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef de l’administration présidentielle.

Mais le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors d’un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz que le dialogue n’était possible que si «toutes les exigences russes» étaient acceptées.

Le chancelier allemand a exhorté le président russe à «cesser immédiatement tous les combats et à autoriser l’accès humanitaire dans les zones de combat».

Pas de zone d’exclusion aérienne

Les membres de l’Otan ont rejeté la demande de Kiev de créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine.

«La seule façon de mettre en oeuvre une zone d’exclusion aérienne est d’envoyer des avions de chasse de l’Otan dans l’espace aérien de l’Ukraine, puis d’abattre des avions russes pour la faire respecter», a expliqué le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.

«Nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe», a-t-il souligné. «L’Otan est une alliance défensive. Nous ne voulons pas être partie prenante au conflit en Ukraine», a-t-il insisté.

Risque de famine aggravée dans le monde

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre l’imminence d’une crise alimentaire dans les régions affectées par la guerre en Ukraine et contre des risques de famine aggravée dans le monde en raison de l’interruption de la production et des exportations de produits comme les céréales.

La Russie resserre la vis sur les médias

La Russie a bloqué Facebook et procédé à un sévère tour de vis contre les médias, introduisant de lourdes peines de prison pour toute diffusion d’«informations mensongères sur l’armée».

Dans la soirée, Vladimir Poutine a apposé sa signature sur les amendements, qui sont ainsi entrés en vigueur.

La BBC a réagi en annonçant la suspension du travail de tous ses journalistes en Russie. Et le journal russe indépendant Novaïa Gazeta a indiqué se voir «obligé de supprimer nombreux contenus» pour éviter les sanctions mais vouloir «continuer à travailler».

Violations des droits humains

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé à une écrasante majorité une résolution en faveur d’une commission d’enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a accusé des soldats russes de «violer des femmes dans les villes ukrainiennes occupées», demandant la création d’un tribunal pénal spécial pour juger le «crime d’agression» commis par Vladimir Poutine.

L’armée russe a utilisé le 28 février à Kharkiv (est) des armes à sous-munitions, qui sont indistinctement létales à l’égard des populations civiles, et dont l’emploi pourrait constituer un crime de guerre, affirme l’organisation Human Rights Watch (HRW).

Les Bourses mondiales dégringolent

Les bourses mondiales chutaient encore vendredi, particulièrement les indices européens, la poursuite et l’intensification des combats en Ukraine faisant craindre une récession économique en Europe.

Le gaz naturel en Europe a dépassé pour la première fois la barre des 200 euros le mégawattheure.

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