Le marché voit la Fed baisser ses taux dès mai, le dollar prend l’eau

AWP

1 minute de lecture

Vers 21h15, le billet vert abandonne 0,24% face à la monnaie unique, à 1,0981 dollar pour un euro. Plus tôt, il était descendu jusqu’à 1,1009 dollar, pour la première fois depuis début août.

Le dollar a brièvement franchi, mardi, le seuil symbolique de 1,10 dollar pour un euro, affaibli par des cambistes qui voient la banque centrale américaine (Fed) abaisser ses taux dès mai, pour tenir compte du ralentissement de l’économie.

Vers 20H15 GMT, le billet vert abandonnait 0,24% face à la monnaie unique, à 1,0981 dollar pour un euro. Plus tôt, il était descendu jusqu’à 1,1009 dollar, pour la première fois depuis début août.

Le «greenback», l’un des surnoms du dollar, se repliait aussi nettement face à la devise japonaise (-0,80%), à 147,50 yens pour un dollar.

«Le grand catalyseur (de cette baisse) a été les déclarations de membres de la Fed et, pour moi, le gouverneur (Christopher) Waller est sorti du lot», a expliqué Matthew Weller, analyste de Forex.com.

Lors d’une allocution prononcée à Washington, ce gouverneur de la Fed s’est dit «de plus en plus confiant dans le fait que la politique monétaire est bien positionnée pour ralentir l’économie et ramener l’inflation à 2%» par an.

Or, le gouverneur Waller «est généralement plutôt du côté offensif» de la politique monétaire, un «faucon», selon l’expression consacrée, partisan d’une ligne dure, a rappelé Matthew Weller.

Le satisfecit qu’a délivré l’économiste de formation à la politique monétaire de la Fed a fait impression.

«Les opérateurs se font de plus en plus à l’idée que la Fed va dans le sens du marché et qu’on pourrait voir des baisses de taux dès le premier semestre» de l’année prochaine, selon l’analyste.

Les intervenants attribuent désormais une probabilité de 65% au scénario incluant au moins une réduction du taux directeur dès mai, contre 41% seulement il y a un mois.

Dans la foulée de l’intervention de Christopher Waller, les taux obligataires américains se sont brutalement détendus. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est tombé à son plus bas niveau depuis deux mois, à 4,33%.

«On s’oriente vers des baisses de taux plus tôt que prévu», ont abondé, dans une note, les économistes de Wells Fargo.

«Depuis le début du quatrième trimestre, la thèse dominante est celle d’une économie américaine qui tourne mieux que le reste du monde», a souligné Matthew Weller, ce qui soutenait le billet vert.

«Mais dans le monde actuel, aucune économie ne peut surpasser ses rivaux indéfiniment», a-t-il tempéré. Les récents indicateurs américains témoignent ainsi d’un ralentissement de plus en plus prononcé aux Etats-Unis. «Donc je pense qu’on s’est emballé», a avancé l’analyste.

A lire aussi...