Le franc se raffermit un peu au lendemain de la BCE

AWP

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Peu après midi, la monnaie suisse s’appréciait à 0,9632 franc pour un euro, après s’être relâchée à 0,9727 EUR/CHF au petit matin.

Le franc reprenait de la vigueur vendredi midi face à l’euro, au lendemain d’un relèvement spectaculaire des taux directeurs par la Banque centrale européenne (BCE). Dans un contexte inflationniste, les spécialistes voient la monnaie suisse s’apprécier davantage.

Peu après midi, la monnaie suisse s’appréciait à 0,9632 franc pour un euro, après s’être relâchée à 0,9727 EUR/CHF au petit matin. La paire de devises s’est cependant quelque peu éloignée de son plus bas historique à 0,9553 EUR/CHF atteint fin août.

Jeudi, la BCE a relevé son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, une première dans l’histoire de l’institution. Sa présidente Christine Lagarde a averti que de nouvelles hausses étaient à venir, un plan d’action nécessaire pour lutter contre une inflation «extrêmement élevée».

Pour Ipek Ozkardeskaya de Swissquote, l’institut d’émission européen a resserré sa politique monétaire pour maintenir l’euro suffisamment solide face au dollar. Face à l’absence attendue de récession en Europe, la BCE devrait poursuivre sa politique de forte hausse des taux, a ajouté l’analyste dans un commentaire.

Mais pour John Plassard de Mirabaud Banque, ce brusque relèvement des taux «n’a pas renversé la tendance sur l’euro qui a souffert face au franc suisse et au dollar».

Abondant dans le même sens, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) table ce vendredi sur une tendance stable de la paire de devises, qu’elle entrevoit à 0,95 EUR/CHF dans un horizon à trois mois.

Pour l’économiste de Raiffeisen, Alexander Koch, «le coup d’accélérateur de la BCE permettra à la Banque nationale suisse (BNS) de relever son taux directeur de manière substantielle» lors de sa réunion du 22 septembre et de le faire passer en terrain positif, alors qu’il se trouve actuellement à -0,25%.

La BNS n’a cependant pas la même pression que ses homologues européenne ou américaine, le franc aidant à amortir l’inflation importée grâce au pouvoir d’achat que confère la monnaie helvétique à l’étranger.

«Plus le franc se raffermit et participe à amortir l’inflation importée, plus la BNS sera encline à se retenir avec la normalisation des taux lors de la prochaine réunion au lieu d’intervenir sur le marché des devises», a ajouté le spécialiste de Raiffeisen qui ne voit pas l’euro se rétablir de sitôt.

La banque coopérative st-galloise entrevoit la paire euro-franc à 0,94 dans trois mois et à 0,93 d’ici 12 mois.

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