L’euro marque un nouveau plus bas contre le franc sous 96 centimes

AWP

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Depuis le resserrement surprise de la politique monétaire de la BNS mi-juin, l’euro a perdu 7% par rapport à la monnaie suisse.

Le franc était très demandé en ce début de semaine, alors que l’euro reculait. La monnaie européenne est même passée sous la marque des 96 centimes, un nouveau record.

A la clôture, l’euro ne valait plus que 95,97 centimes, après avoir marqué un plus bas de 95,71 centimes un peu plus tôt. Depuis le resserrement surprise de la politique monétaire de la BNS mi-juin, l’euro a perdu 7% par rapport à la monnaie helvétique.

Faiblesse de l’euro et force du dollar

La faiblesse de l’euro s’explique en grande partie par la force du dollar, qui profite de la perspective de nouveaux resserrements monétaires aux Etats-Unis et d’une conjoncture solide. A la clôture, le dollar valait 96,51 centimes.

Les facteurs qui pèsent sur l’euro sont la guerre en Ukraine, la menace d’une crise énergétique et la probabilité d’une récession en zone euro. A cela s’ajoute un déficit de confiance envers la Banque centrale européenne (BCE), qui se montre hésitante dans sa lutte contre l’inflation.

Défiance face à la BCE

Pour Thomas Stucki, conseiller en placements de la Banque cantonale de Saint-Gall, la défiance à l’égard de la BCE est le principale facteur de faiblesse de l’euro. Les hausses de taux attendues devraient soutenir la monnaie unique, mais la structure de la zone euro restera instable aussi longtemps que persistent les différences structurelles entre les différents pays, écrit-il.

Quant au franc, il profite d’une inflation faible en Suisse par rapport aux Etats-Unis et à la zone euro, d’une économie qui fonctionne bien et de son rôle refuge. A cela s’ajoute la détermination de la BNS à lutter contre l’inflation, note de son côté la banque Syz. Et ceci bien que l’inflation en Suisse n’atteigne que 3,4%, contre 9% en zone euro.

Redressement possible pour l’euro?

Suite au récent recul de l’euro par rapport au franc, une réaction n’aurait rien de surprenant, estime M. Stucki. Mais à moyen et long terme, la tendance à la baisse se maintiendra, complète-t-il.

Aussi longtemps que l’inflation reste élevée et que l’appréciation du franc reste raisonnable, la Banque nationale laissera faire. «Nous ignorons où la BNS fixera la limite à ne pas dépasser», explique l’expert.

En revanche, l’euro pourrait bénéficier du fait que contrairement à la situation en Suisse, les mauvaises données conjoncturelles dans la zone euro sont déjà connues et reflétées ans le cours de la monnaie. En Suisse, des mauvaises surprises ne sont pas exclues, indique la banque Syz.

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