Le dollar subit les tensions commerciales et l’emploi américain

AWP

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L’euro en profite et entame une ascension vers 1,23 dollar vendredi soir.

Le dollar se repliait vendredi face à l’euro, victime du durcissement du bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine et d’un rapport mitigé sur l’emploi américain en mars.

Vers 19h30 GMT (21h30 heure de Paris), l’euro valait 1,2283 dollar, contre 1,2240 dollar jeudi vers 21h00 GMT.

La monnaie unique européenne baissait légèrement face à la devise japonaise à 131,26 yens, contre 131,44 yens la veille au soir.

Le billet vert perdait aussi du terrain face à la monnaie nipponne à 106,86 yens, contre 107,39 yens jeudi soir.

«Le marché des changes était jusqu’à présent resté plutôt à l’écart de tous les palabres autour des sanctions commerciales annoncées par la Chine et les Etats-Unis, en estimant qu’il s’agissait surtout de postures pour mieux négocier», a commenté Mazen Issa de TD Securities.

Mais Washington et Pékin ont haussé le ton vendredi, «et l’idée d’une vraie guerre commerciale devient plus réelle», a-t-il ajouté.

La Chine s’est en effet montré inflexible vendredi face à la dernière offensive de Donald Trump qui menace de tripler les taxes sur les importations chinoises, assurant qu’elle se battra avec force et «détermination» si les Etats-Unis décidaient de mettre en oeuvre ces mesures.

Dans ce contexte et avant le week-end, «les cambistes ajustent leurs positions pour réduire leur exposition aux risques» en se délestant un peu de leurs dollars, a avancé M. Issa.

Le billet vert a aussi pâti vendredi de chiffres sans éclat sur le marché du travail aux Etats-Unis.

L’économie américaine a en effet créé 103.000 emplois en mars, ce qui est moins qu’attendu par les analystes. Mais les salaires ont aussi montré des signes de frémissement dans un marché tendu, le salaire horaire moyen progressant de 0,3%.

C’est un net rebond par rapport au mois de février où la hausse n’était que de 0,11%.

«Des enquêtes montrent qu’il est de plus en plus difficile pour les entreprises de trouver du personnel», a réagi James Smith, analyste pour ING.

Selon lui, «une pression à la hausse s’exerce de plus en plus sur les salaires», ce qui pourrait pousser la Fed «à augmenter ses taux encore trois fois cette année», après une première augmentation en mars.

Toutefois, a nuancé M. Issa, aucun élément particulier du rapport n’était suffisamment marquant pour inciter la banque centrale américaine, qui prévoit actuellement trois hausses de taux d’intérêt en 2018, à modifier rapidement ses perspectives.

Son président Jerome Powell a dans un discours vendredi estimé que les taux devaient remonter ni trop rapidement, ce qui empêcherait l’inflation de progresser, ni trop lentement, ce qui la ferait monter trop vite.

«Remonter les taux trop lentement contraindrait à un resserrement de la politique monétaire trop brutal plus tard ce qui pourrait mettre en danger la croissance économique. Mais relever les taux trop vite augmenterait le risque que l’inflation reste encore pour longtemps sous notre objectif de 2%», a-t-il indiqué lors d’une intervention devant le club économique de Chicago.

Vers 19H30 GMT, l’or valait 1.333,51 dollars contre 1.326,54 dollars la veille à 21H00 GMT.

La monnaie chinoise n’était pas cotée vendredi en raison de jours fériés. Elle a terminé mercredi à 6,3033 yuans pour un dollar.

Le bitcoin valait 6.600,81 dollars, contre 6.749,55 dollars jeudi à 21H00 GMT, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.

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