Le dollar restait finalement stable face à l’euro vendredi après une réaction de courte durée à la hausse, à la suite d’un discours de Jerome Powell, le président de la Fed, sur la politique monétaire.

Vers 18H15 GMT, le dollar grappillait 0,05% à 1,0805 dollar pour un euro et gagnait 0,08% face à la livre à 1,2592 dollar pour une livre.

«Le ton général du discours de M. Powell à Jackson Hole» où se déroule une réunion des banquiers centraux «était d’un optimisme prudent conjugué avec la détermination claire qu’on ne prendra pas de risque sur l’évolution de l’inflation», a résumé Ian Shepherdson, économiste en chef de Pantheon Macroeconomics.

Le patron de la Fed a redit que l’inflation était «trop élevée». «Nous sommes prêts à encore augmenter les taux d’intérêt si nécessaire et avons l’intention de maintenir une politique monétaire restrictive jusqu’à ce que nous ayons la certitude que l’inflation s’oriente durablement vers notre objectif», a-t-il ajouté.

Le dollar a d’abord accéléré sa hausse en réaction à ces propos avant de revenir à son niveau d’avant l’allocution.

«Je pense que M. Powell est resté en ligne avec les attentes. Il garde toutes ses options sur la table et l’évolution des taux dépendra des données économiques», a commenté à l’AFP Joe Manimbo de Convera Financial Services.

Les taux obligataires à dix ans sont restés plats à 4,22%.

Joe Manimbo discernait «un retour de l’appétit pour le risque qui limitait la montée du dollar».

A la Bourse de New York, les actions --qui avaient d’abord réagi dans le rouge devant la fermeté des propos de Jerome Powell, laissant à nouveau entendre qu’une autre hausse des taux n’est pas exclue--, sont reparties ensuite à la hausse.

Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), la présidente Christine Lagarde devait également intervenir à Jackson Hole vendredi.

Ailleurs sur le marché des changes, la livre turque se repliait de 2,71% à 26,549 livres pour un dollar, souffrant de la trajectoire incertaine de la politique monétaire de la banque centrale du pays.

La veille, la devise avait en effet bondi face au dollar, s’envolant de près de 7% après une hausse colossale et inattendue du taux directeur de la banque centrale turque, passant de 17,5% à 25%.

Ce resserrement était «bien au-delà des attentes les plus optimistes du marché», souligne Tatha Ghose, de chez Commerzbank.

«Le dollar est plus fort face à la livre turque qui rend un peu de marge après le bond spectaculaire qu’on a vu en réponse à la hausse hors-norme des taux», a noté Joe Manimbo.