Le dollar résiste malgré la chute des taux obligataires américains

AWP

1 minute de lecture

Vers 20h, le billet vert cédait 0,20% face à la monnaie unique, à 1,0729 dollar pour un euro.

Le dollar ne faiblissait que légèrement mardi face aux autres devises majeures malgré l’affaissement des taux obligataires américains, profitant toujours de son statut de valeur refuge et de la fermeté attendue de la banque centrale américaine (Fed).

Vers 19H55 GMT, le billet vert cédait 0,20% face à la monnaie unique, à 1,0729 dollar pour un euro. Plus tôt, la monnaie des Etats-Unis était montée jusqu’à 1,0673 dollar pour un euro, une première depuis plus de deux mois.

Le «greenback», l’un des surnoms du dollar, avançait face au franc suisse, au dollar canadien et au yuan, contre lequel il a inscrit mardi un nouveau sommet de six mois, à 7,0989 yuans.

Le «buck», un autre surnom de la monnaie américaine, faisait globalement fi de la dégringolade des taux obligataires, qui sont généralement un indicateur suivi par les cambistes en quête d’arbitrage entre les différents rendements proposés dans le monde.

Le taux des emprunts d’Etat américains à 10 ans est ainsi tombé à 3,69%, contre 3,79% vendredi en clôture (lundi était férié aux Etats-Unis).

Le dollar «bénéfice de son statut de valeur refuge», a commenté Brad Bechtel, de Jefferies.

«Les actifs américains restent la meilleure alternative» à un investissement sur leur propre marché pour les investisseurs étrangers, estime l’analyste.

Ce d’autant que les opérateurs anticipent désormais majoritairement une nouvelle hausse de taux d’un quart de point lors de la prochaine réunion de la Fed, les 13 et 14 juin, un scénario qui n’avait la faveur que d’une minorité il y a encore une semaine.

Le léger tassement mardi après le sommet face à l’euro plus tôt s’explique notamment par des prises de bénéfices à l’approche de la fin du mois et au terme d’un cycle de hausse de plusieurs semaines, selon Joe Manimbo, de Convera.

Le marché a déjà le regard tourné vers le rapport mensuel sur l’emploi américain, publié vendredi, «qui va donner un signal d’orientation au +greenback+», anticipe l’analyste, dans une note.

Au-delà, le billet vert devrait bénéficier, selon Brad Bechtel, d’importantes émissions d’obligations souveraines américaines pour renflouer les caisses du Trésor, vidées par plusieurs mois de gestion de la crise du plafond de la dette.

Le président Joe Biden et l’opposition républicaine au Congrès ont trouvé un accord samedi pour relever ce plafond et éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.

Ces émissions massives de dette «vont pomper des dollars» hors du marché et «créer de la rareté, ce qui devrait théoriquement porter le dollar», explique Brad Bechtel, même si une partie de ce mécanisme a déjà été intégrée par les cambistes dans les cours.

Ailleurs sur le marché des changes, le rand sud-africain a enregistré un nouveau plus bas historique, à 19,8672 rands pour un dollar.

L’Afrique du Sud est en proie à une crise de son réseau énergétique qui occasionne des coupures de courant régulières ainsi qu’à une inflation qu’elle ne parvient pas à maîtriser, malgré un resserrement brutal des taux, dont les économistes craignent qu’il n’asphyxie l’économie.

A lire aussi...