Le chômage en France se stabilise au premier trimestre

AWP

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Le nombre de chômeurs (catégorie A) a légèrement diminué de 0,4% au premier trimestre en France, soit 14’500 inscrits en moins, à 3,801 millions.

Après les montagnes russes de l’année dernière, 2021 débute par une stabilisation des chiffres du chômage au premier trimestre, l’activité partielle permettant toujours de repousser les vagues de licenciements dans les secteurs les plus touchés par la crise du COVID-19.

Selon les chiffres publiés mardi par le ministère du Travail, le nombre de chômeurs (catégorie A) a légèrement diminué de 0,4% au premier trimestre en France (hors Mayotte), soit 14’500 inscrits en moins, à 3,801 millions.

Sur un an, la hausse reste de 6,3%, soit 224’000 chômeurs supplémentaires.

Du fait d’une hausse de 0,8% du nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi avec ou sans activité (A, B et C) est stable à 6,013 millions et croît de 4,7% sur un an.

Après la forte baisse du troisième trimestre 2020 (-11% en catégorie A) et celle encore nette du quatrième (-2,7%), «on a globalement une stabilité sur ce premier trimestre», a commenté mardi matin Elisabeth Borne, sur BFMTV et RMC.

«On a une stabilité malgré des restrictions sanitaires qui se sont mises en place progressivement sur le premier trimestre. Donc ça montre aussi qu’il y a beaucoup de secteurs qui continuent à fonctionner», a jugé la ministre du Travail. Les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) se sont ainsi accrues de 6,4% au premier trimestre après s’être repliées de 14,5% au dernier trimestre 2020.

«Mur des faillites»

Cette stabilisation du chômage s’explique avant tout par le recours toujours important au chômage partiel qui concernait 12% des salariés du privé en mars, soit 2,3 millions de personnes, selon la Dares, la Direction des statistiques du ministère.

Ce recours se maintient notamment à un niveau élevé dans l’hébergement et la restauration (761’000, soit huit salariés sur dix), dans le commerce (366’000 soit 12% des salariés) et les autres activités de services (272’000 soit 37% des salariés).

Avec la fermeture des commerces en avril, «on sera certainement au-dessus de 3 millions de salariés en activité partielle», selon Mme Borne.

Pour la ministre, les aides «massives» (activité partielle, prêts garantis par l’Etat, fonds de solidarité, exonération ou report de cotisations sociales...) ont permis «de contenir le chômage» depuis le début de la crise. «En 2020, en un an, le chômage a progressé de 8%, évidemment c’est beaucoup, mais il faut se souvenir que dans la crise (économique et financière) de 2008-2009, le chômage avait bondi de 25%», a-t-elle rappelé.

D’où la délicate question de la sortie progressive de ces aides au fur et à mesure que les secteurs toujours à l’arrêt, comme le tourisme, l’hébergement-restauration, la culture, l’événementiel et le sport, vont avoir le droit de reprendre petit à petit.

«Nous ne voulons pas qu’après une période de protection, il y ait tout d’un coup un dégel brutal qui se solde par des dizaines de milliers de faillites», avait insisté la semaine dernière le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux.

Selon les syndicats, pour les secteurs protégés, où l’activité partielle est actuellement prise en charge intégralement, le reste à charge pour l’employeur pourrait passer à 15% en juillet, puis 40% en septembre, en fonction du rythme de levée des contraintes sanitaires. Pour les secteurs non protégés, le reste à charge, actuellement de 15%, passerait à 25% en juin, puis au taux normal de 40% en juillet, avec une indemnisation du salarié passant alors de 84 à 72% du salaire net.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait cependant dit lundi ne pas croire à «un mur des faillites» en raison de la situation de trésorerie «plutôt bonne» de la plupart des entreprises. Même optimisme pour le second semestre chez Mme Borne: «On a pu voir l’été dernier que notre économie est repartie très fortement quand on a levé les contraintes sanitaires».

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