Le bénéfice de la BNS devrait bondir de près d’un quart en 2021

AWP

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La Confédération et les cantons vont percevoir 6 milliards de francs, soit le montant maximal prévu dans la convention de distribution pour la période 2021-2025.

Les positions en monnaies étrangères ont porté le résultat de la Banque nationale suisse (BNS) pour l’exercice 2021. Très actif sur le marché des changes dans un contexte de crise pandémique, l’institut d’émission s’attend à dégager un bénéfice d’environ 26 milliards de francs, en hausse de 24,4% sur un an, selon les données provisoires publiées vendredi.

La Confédération et les cantons vont percevoir 6 milliards de francs, soit le montant maximal prévu dans la convention de distribution pour la période 2021-2025. En termes de répartition, 2 milliards iront à la Confédération et 4 milliards aux cantons.

Le dividende est fixé à 15 francs par action, stable par rapport à 2020. Après ce versement, la réserve pour distributions futures s’établira à 90,9 milliards. En prenant en compte ce montant, le bénéfice porté au bilan atteindra 108 milliards de francs.

Le bénéfice de 26 milliards de la BNS décoiffe les prévisions des économistes d’UBS, qui s’attendaient à un résultat de 18 milliards de francs. En 2020, l’institut d’émission avait dégagé un bénéfice de 20,9 milliards, divisé de plus de moitié par rapport à l’année précédente, avant la crise pandémique.

Dans le détail, le gain généré par les positions en monnaies étrangères s’est approché de 26 milliards de francs. Le stock d’or a accusé une moins-value de 0,1 milliard. Les positions en francs au bilan de la BNS ont permis à cette dernière d’engranger 1 milliard.

Lors de son dernier point de situation sur la politique monétaire à mi-décembre, la banque centrale a affirmé son intention de poursuivre les interventions sur le marché des changes si nécessaire. L’institut d’émission considère toujours la devise helvétique comme surévaluée. Sur les trois premiers trimestres de 2021, les interventions de la BNS sur le marché des changes ont dépassé 8,5 milliards de francs.

Politique de distribution critiquée

Le montant attribué à la provision pour réserves monétaires s’élèvera à 8,7 milliards de francs. Ce bas de laine est l’une des principales composantes des fonds propres de la BNS, avec les réserves pour distributions futures. A fin 2020, la provision pour réserves monétaires s’élevait à 79,07 milliards de francs.

Les résultats définitifs seront publiés le 7 mars. Le rapport de gestion paraîtra le 22 mars.

En attendant, l’Union syndicale suisse (USS) revient à la charge pour demander que les excédents de la BNS profitent à l’AVS. Le bénéfice de 26 milliards pourrait couvrir les besoins en financement de cette assurance sociale pour les dix prochaines années, les réserves pour distributions futures étant encore plus garnies, souligne vendredi l’USS dans un communiqué.

Ce pactole de plus de 90 milliards de francs suscite passablement de convoitises, certains exigeant que l’argent vienne colmater les trous des finances publiques ou des assurances sociales.

La BNS s’est toujours opposée à ces demandes, au nom de son indépendance. En juin dernier, le président du directoire Thomas Jordan a affirmé que la politique de redistribution actuelle était la bonne. Renflouer l’AVS avec les excédents de la BNS pourrait s’avérer problématique dans la conduite de la politique monétaire, selon le Biennois.

A 10h55, l’action BNS cotée à la Bourse suisse prenait 1,8% à 5600 francs, dans un SPI en léger recul de 0,07%.

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