La BNS juge le marché des changes plus fragmenté et opaque

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Ces dernières années, la concurrence s’est accélérée, avec l’arrivée d’acteurs non-bancaires, et le marché s’est encore plus fragmenté, constatent Andréa Maechler et Thomas Moser selon le texte d’un discours à Genève.

La concurrence sur le marché des changes s’est accentuée ces dernières années avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur cet important segment financier. La fragmentation entre acteurs rend la concurrence plus vive et de nouvelles pratiques le négoce «moins transparent», a averti jeudi la Banque nationale suisse (BNS).

Le marché des devises représente un volume d’échanges quotidien de 6’600 milliards de dollars, qui en fait le plus important marché financier au monde. Ce secteur est très fragmenté et fonctionne de gré à gré, soit entre opérateurs et essentiellement sur des plateformes électroniques.

Ces dernières années, la concurrence s’est accélérée, avec l’arrivée d’acteurs non-bancaires, et le marché s’est encore plus fragmenté, ont indiqué Andréa Maechler, membre de la direction générale, et Thomas Moser, membre suppléant, selon le texte de leur discours à un «Apéritif monétaire» à Genève.

D’après la BNS, la tendance à l’internalisation - le négoce est opéré au sein d’un établissement financier et non sur le marché interbancaire - s’est renforcée, l’exécution des opérations de négoce devenant ainsi «plus opaque» et l’activité devenant de fait «moins transparente».

L’institut d’émission constate également que «les prix sur le marché des changes sont devenus plus compétitifs en raison de la concurrence accrue, alors que l’activité de négoce est toujours plus fragmentée et de moins en moins transparente».

Un retard de quelques millisecondes

Dans un marché où se développe le négoce électronique à haute fréquence, la BNS doit «investir continuellement dans une infrastructure de négoce moderne et flexible» pour se maintenir au niveau de la concurrence. Les marchés interbancaires où se négocient le franc ont ainsi été partiellement déplacés vers la région new-yorkaise, en raison d’acquisitions d’acteurs importants.

Pour les intervenants européens, ces changements se traduisent par un retard de 30 à 35 millisecondes dans l’exécution des opérations, en raison de la distance géographique. Et «sur un marché électronique à haute fréquence, un tel retard peut être très dommageable», a averti la BNS.

Cette dernière intervient régulièrement sur le marché des changes pour défendre le franc contre une appréciation trop importante. Si la banque centrale helvétique admet que «le cours du franc n’est pas une fin en soi pour (sa) politique monétaire», «il influe largement sur les conditions monétaires» et sur le mandat de la BNS qui consiste à assurer la stabilité des prix.

Fin octobre, les réserves de devises de la BNS s’élevaient à 922,98 milliards de francs, en baisse de 16,32 milliards sur un mois.

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