La reprise économique est freinée selon le KOF

Communiqué, KOF

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Le KOF s’attend à ce que le produit intérieur brut augmente de 2,1% cette année mais il sera impossible de retrouver le niveau d’avant la crise avant la fin de l’année 2021.

Après une hausse de l’indicateur de la situation économique du KOF à la fin de l’année 2020, l’indicateur a de nouveau baissé en janvier. La deuxième vague de pandémie ralentit clairement certains secteurs. La proportion d’entreprises qui considèrent leur existence menacée augmente fortement dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Plus d’une entreprise de restauration sur deux craint la faillite. Le KOF s’attend à ce que le produit intérieur brut augmente de 2,1% cette année mais il sera impossible de retrouver le niveau d’avant la crise avant la fin de l’année 2021.

La situation des affaires des entreprises suisses en début d’année est à nouveau moins favorable qu’à l’automne dernier. Les secteurs des services notamment souffrent à nouveau de la pandémie : les entreprises de l’hôtellerie et de la restauration, du commerce de gros et d’autres services ont signalé une détérioration de leur situation dans les enquêtes de conjoncture de janvier. Dans le secteur manufacturier, en revanche, la situation des entreprises n’a guère changé, malgré le fait que les mesures de protection aient été à nouveau renforcées depuis le 13 janvier.

Dans les domaines de la construction, de la planification de projets et des services financiers et d’assurance, la situation s’est encore améliorée en janvier. La situation s’est également améliorée dans le secteur du commerce de détail - bien que les fermetures de magasins ordonnées à la mi-janvier ne se reflètent probablement pas entièrement dans les résultats.

Dans l’ensemble, l’évolution en début d’année est contrastée: alors que la situation des entreprises dans les secteurs de production de biens, par exemple, est stable voire positive, certains secteurs de services sont en difficulté. La pandémie creuse un fossé dans le développement des différents secteurs économiques.

La menace existentielle s’accroît

Depuis mai 2020, les enquêtes du KOF auprès des entreprises sont complétées par des questions spéciales sur la crise du Corona. En janvier, environ 60% des entreprises interrogées ont déclaré que la pandémie avait abouti à une diminution de leur chiffre d’affaires l’année dernière. Environ 9% des entreprises ont fait état d’un effet positif. Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a été particulièrement touché, les affaires annuelles ayant chuté de près de 37% en 2020. Pour presque une entreprise sur trois, la baisse a été de plus de 50%. Au sein du secteur, les entreprises d’hébergement sont plus touchées que les entreprises de restauration (-33%), avec une baisse de 46% de leur chiffre d’affaires.

La proportion d’entreprises qui considèrent que leur existence est menacée a encore augmenté en janvier. Ici aussi, le secteur de l’hôtellerie est le plus touché: 56% des entreprises déclarent que leur existence est fortement ou très fortement menacée. Dans tous les secteurs de l’économie, 14% des entreprises craignent la faillite. Près de 60% des entreprises interrogées déclarent également qu’elles souffrent d’une baisse de la demande.

Prévisions du KOF: le deuxième confinement freine la reprise économique

En Suisse, les mesures d’endiguement au niveau fédéral ont été récemment de nouveau considérablement renforcées. Les restaurants et le secteur des arts et des spectacles sont à nouveau fermés depuis la fin décembre 2020 et les portes des magasins du commerce de détail non essentiel doivent également rester fermées pour le moment depuis la mi-janvier 2021. Les mutations virales plus contagieuses qui se propagent déjà en Suisse réduisent également l’efficacité des mesures prises. Bien que les restrictions se traduisent déjà par une baisse des chiffres de l’infection, elles devraient se poursuivre jusqu’au deuxième trimestre 2021 et ne seront levées que progressivement afin d’éviter une nouvelle flambée. Bien que plusieurs vaccins soient actuellement utilisés dans la lutte contre la pandémie, la vaccination démarre lentement et il faudra probablement attendre jusqu’en juin avant que tous les membres des groupes à risque qui sont prêts à être vaccinés soient immunisés.

Dans ce contexte, le KOF a actualisé son scénario économique. Cette année, le KOF prévoit une augmentation du produit intérieur brut (PIB) de 2,1% (prévision de décembre 2020: scénario de base 3,2%, scénario négatif 0,6%). Pour l’année prochaine, le KOF prévoit une croissance du PIB de 3,6% (prévisions précédentes: scénario de base 2,6%, scénario négatif 2,8% car la reprise semble plus importante après la forte baisse). Il devrait donc être possible de retrouver le niveau d’avant la crise d’ici la fin de l’année 2021.

Outre les secteurs directement touchés par les fermetures, tels la restauration par example, le secteur des transports et de l’hébergement devrait particulièrement souffrir au cours du premier trimestre 2021. Alors que la faiblesse actuelle de l’économie mondiale est fortement influencée par le secteur des services, les performances du secteur manufacturier sont assez stables par rapport au printemps 2020. En outre, l’essor de la production de vaccins devrait donner un coup de fouet à l’industrie pharmaceutique nationale. Bien que le KOF s’attende à ce que les mesures d’endiguement individuelles se maintiennent au deuxième trimestre, une reprise significative devrait néanmoins avoir lieu dans de nombreux secteurs. Une couverture vaccinale en hausse devrait permettre d’espérer une normalisation économique à plus grande échelle pour l’automne.

Risques pour le développement économique

Toutefois, selon l’évolution de la pandémie, d’autres évolutions cycliques sont également possibles. Par exemple, la stratégie de vaccination pourrait prendre de l’ampleur, ce qui rendrait possible un assouplissement plus rapide des restrictions. D’un autre côté, d’autres retards dans la livraison des vaccins sont possibles. En outre, la propagation de nouvelles mutations virales pourrait progresser plus rapidement que prévu et l’apparition de nouvelles mutations comporte également des risques.

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