La BoJ n’atteindra pas sa cible de 2% d’inflation avant 2022

AWP

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La BoJ continue à parier sur une trajectoire ascendante des prix, même si les chiffres montrent une stagnation au-dessous de 1% depuis plusieurs mois.

© Keystone

La Banque du Japon (BoJ) a livré jeudi ses nouvelles prévisions d’inflation, faisant le constat que sa cible de 2% ne serait pas atteinte avant 2022, malgré des années d’une politique monétaire ultra-accommodante, qu’elle a d’ailleurs reconduite à l’identique.

Elle anticipe une évolution des prix de 1,6% sur l’exercice 2021-22, selon un rapport trimestriel publié à l’issue d’une réunion de deux jours.

Quand le dynamique gouverneur Haruhiko Kuroda avait pris ses fonctions au printemps 2013, il était plein d’espoir. Il parviendrait dans les deux ans à l’objectif de 2% fixé avec le gouvernement, promettait-il alors.

Or, d’après les projections communiquées ce jeudi, il n’y arrivera peut-être pas avant la fin de son second mandat, en 2023.

Dans son rapport, la BoJ continue à parier sur une trajectoire ascendante des prix, même si les chiffres montrent une stagnation au-dessous de 1% depuis plusieurs mois maintenant.

Cette situation s’explique par une demande trop faible par rapport à l’offre, dans une troisième économie mondiale qui manque d’élan sur fond de déclin démographique et de vieillissement de la population.

Face au «ralentissement» de la conjoncture mondiale, l’institution monétaire a par ailleurs légèrement abaissé ses estimations de croissance, désormais attendue à +0,8% en 2019/20 et +0,9% ensuite.

Sur le volet monétaire, la banque centrale a opté, hormis quelques ajustements techniques, pour le statu quo, comme l’avaient prédit 45 des 48 économistes interrogés par l’agence financière Bloomberg News.

Petite nouveauté: dans une volonté de «clarification», elle insiste dans sa déclaration sur son intention de «maintenir les taux d’intérêt à un niveau très bas sur une période prolongée, au moins jusqu’au printemps 2020».

La BoJ se donne ainsi le temps d’évaluer «les effets de la hausse de taxe sur la consommation», prévue en octobre 2019 afin d’enrayer la colossale dette publique. Les autorités, qui ont déjà reporté à deux reprises cette mesure par crainte qu’elle ne fasse dérailler la croissance, ont promis cette fois de la mettre en oeuvre même si des voix appellent à y renoncer.

Concrètement, l’institution monétaire a reconduit jeudi son programme de rachats d’actifs en masse, pour un montant annuel officiellement situé autour de 80’000 milliards de yens (près de 730 milliards de francs), mais qui varie pour que le taux des obligations d’Etat à 10 ans se maintienne autour de 0%.

L’objectif est que les investisseurs qui se défont de ces actifs, des banques le plus souvent, réinjectent dans l’économie les liquidités qu’ils obtiennent en échange. Les établissements bancaires sont censés prêter aux ménages et aux entreprises qui, à leur tour, doivent stimuler la croissance et l’inflation.

Dans la même optique, la banque centrale nippone a instauré des taux d’intérêt négatifs (-0,1%) sur certains dépôts de banques dans ses coffres, pour les dissuader d’y faire dormir de l’argent. Là aussi, elle n’a procédé à aucun changement.

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