L’euro sous pression, baisses de taux attendues dès mars

AWP

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Vers 22h, la monnaie unique rend 0,30% au billet vert, à 1,0764 dollar pour un euro.

L’euro était malmené, mercredi, victime des anticipations des cambistes, qui voient la Banque centrale européenne (BCE) abaisser ses taux dès mars, sous l’effet d’un ralentissement de l’inflation et d’une conjoncture dégradée.

Vers 21H00 GMT, la monnaie unique rendait 0,30% au billet vert, à 1,0764 dollar pour un euro.

Elle est aussi tombée à 0,9417 franc suisse, pour la première fois depuis 14 mois, ainsi qu’à un plus bas de plus de six mois face à la couronne suédoise.

Mardi, la devise commune à 20 pays européens s’était déjà repliée à son plus faible cours depuis plus de trois ans face au zloty polonais.

«L’impression croissante est que la BCE pourrait être la première à réduire ses taux, parce que l’inflation a décéléré brutalement», a commenté Adam Button, de ForexLive.

Les prix n’ont progressé que de 2,4% en novembre en zone euro, sur un an, le rythme le plus modéré depuis juillet 2021.

«Et il y a aussi le fait que l’économie faiblit», ajoute l’analyste.

Mercredi a encore vu plusieurs mauvais chiffres, de la progression jugée décevante des ventes de détail en zone euro en octobre (+0,1% sur un mois) à un indice PMI de la construction en Allemagne au plus bas depuis la pandémie.

«Rien d’étonnant à ce que les prévisions de baisses de taux de la BCE montent en puissance», a abondé Win Thin, de Brown Brothers Harriman, même si «les membres de la BCE continuent à aller contre cette vision».

Les opérateurs parient ainsi désormais sur un premier abaissement dès mars et sur au moins cinq coups de canif d’ici fin 2024.

Mercredi, le gouverneur de la banque centrale slovaque (NBS), Peter Kazimir, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a affirmé que tabler sur une réduction de taux dès le premier trimestre relevait de la «science-fiction».

Pour Adam Button, la zone euro ne peut, en outre, pas compter sur des mesures budgétaires de soutien au sein de ses pays membres, la tendance étant au retour à l’orthodoxie financière après les largesses consenties depuis la pandémie de coronavirus.

«La tendance, c’est un retour à l’ère économique des années 2010, avec une faible inflation et une croissance molle», avance l’analyste. «Et dans ce contexte, les taux américains (obligataires à 10 ans) sont autour de 2,5% et à 1% environ en Europe (pour le taux allemand de même échéance)», un décalage défavorable à l’euro.

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