L’euro se replie sous 1,10 dollar, pris en étau entre guerre en Ukraine et Fed

AWP

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Vers 21h50, la monnaie unique abandonnait 0,63%, à 1,0973 dollar pour un euro.

L’euro accélérait son repli lundi, dans un marché préoccupé par l’impact sur la croissance européenne de nouvelles sanctions contre la Russie, alors que le dollar bénéficiait lui d’un nouveau durcissement du ton de la Banque centrale américaine (Fed).

Vers 19H50 GMT, la monnaie unique abandonnait 0,63%, à 1,0973 dollar pour un euro.

La devise commune à 19 pays européens battait aussi en retraite face à la livre sterling, au yen et au franc suisse, se rapprochant un peu plus de la parité avec ce dernier, brièvement atteinte début mars.

L’euro «a été sous pression toute la journée, il n’a fait que baisser», a relevé Kathy Lien, directrice de la stratégie changes chez BK Asset Management. «Cela tient à la possibilité de sanctions supplémentaires» infligées à la Russie, après la découverte de centaines de corps dans des zones récemment libérées par l’armée ukrainienne.

«De nouvelles sanctions sur Moscou pourraient avoir des répercussions négatives pour la croissance européenne et augmenter le risque de voir (la zone euro) partir en récession, un scénario qui repousserait la normalisation monétaire de la BCE» (Banque centrale européenne), a écrit, dans une note, Joe Manimbo, de Western Union.

«Si les sanctions se matérialisent», a expliqué Kathy Lien, «nous pourrions retrouver les plus bas de mars (1,0807 dollar), mais je ne pense pas qu’on irait plus loin.»

Déjà handicapé par les conséquences de la guerre en Ukraine, l’euro est pris à revers par la solidité du dollar, qui a bénéficié lundi de son statut de valeur refuge, selon Joe Manimbo.

Le «greenback» surfe ainsi sur «la hausse persistante des taux américains», a souligné Kathy Lien, liée au raffermissement de plus en plus marqué de la Fed.

En l’espace de quelques semaines, la Banque centrale américaine est passée d’un scénario central avec quelques relèvements d’un quart de point cette année à la possibilité de hausses d’un demi-point d’un coup, ce qui serait une première depuis 2000.

Samedi, le président de l’antenne de New York de la Fed, John Williams, s’est même dit favorable à ce que l’institution entame la réduction de son bilan dès la prochaine réunion du comité de politique monétaire, les 3 et 4 mai.

Il s’agirait d’une étape majeure dans la normalisation monétaire de la Fed, qui cesserait d’être un soutien pour le marché obligataire, ouvrant la possibilité d’une nouvelle remontée des taux des emprunts d’Etat américains.

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