L’euro baissait légèrement jeudi face au dollar, alors que les tractations pour un gouvernement antisystème en Italie ont repris, que les Etats-Unis vont instaurer des taxes sur l’acier et l’aluminium européen et que l’inflation accélère en Europe.

Vers 14H00 GMT (16H00 heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1649 dollar, contre 1,1665 dollar mercredi à 21H00 GMT, et 1,1540 dollar mardi soir.

La devise européenne baissait également face à la monnaie nippone à 126,46 yens, contre 127,02 yens mercredi soir.

Le dollar perdait aussi du terrain face à la devise japonaise à 108,50 yens, contre 108,91 yens la veille.

L’euro a légèrement baissé après que le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé jeudi que les Etats-Unis allaient appliquer vendredi d’importantes taxes douanières sur l’acier et l’aluminium importés de l’Union européenne, du Mexique et du Canada.

«La décision du président Trump d’imposer des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de la zone euro est un autre risque majeur pour la monnaie commune», avait souligné plus tôt dans la journée Konstantinos Anthis, analyste pour ADS Securities.

La monnaie européenne avait démarré la séance européenne en hausse alors que les inquiétudes concernant l’Italie semblaient s’apaiser avec un nouvel effort des partis politiques italiens pour former un gouvernement de coalition.

«Cela ne veut pas dire que la situation politique en Italie est réglée. Bien sûr qu’elle ne l’est pas, c’est seulement l’heure de la sieste», a néanmoins prévenu Naeem Aslam, analyste pour Think Markets.

Ces derniers jours, la majorité des analystes semblait effrayée par la perspective de nouvelles élections, qui pourraient se transformer en référendum pour ou contre l’euro et profiter à l’extrême droite, selon les derniers sondages.

Mais Luigi Di Maio (M5S) a proposé mercredi un compromis pour relancer l’hypothèse d’un gouvernement d’union avec la Ligue (extrême droite), abandonnée dimanche soir à la suite du veto spectaculaire du président italien à la nomination d’un économiste eurosceptique comme ministre des Finances.

Côté indicateurs, l’inflation en zone euro en mai a bondi à 1,9% sur un an, selon une première estimation Eurostat, alors que les analystes attendaient 1,6%, selon un consensus compilé par Factset.

Ce rebond intervient alors que la question du calendrier de normalisation monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) se fait plus pressente et complique la tâche de l’institution, qui doit éviter la surchauffe de l’économie sans pénaliser les pays les plus fragiles, dont l’Italie fait partie.

Selon Bert Colijn, analyste pour ING, ce rebond de l’inflation «masque à peine une faiblesse sous-jacente» de la zone euro, confrontée depuis plusieurs mois à un ralentissement économique, et ne devrait pas «convaincre la BCE de normaliser sa politique plus rapidement».

Concernant le dollar, les analystes attendent le rapport mensuel sur l’emploi vendredi, mais les premières tendances tirées du rapport de l’ADP de mercredi étaient décevantes avec moins d’emplois créés que prévu en mai par le secteur privé (178.000) et une révision à la baisse pour avril.

En revanche, sur la semaine close le 26 mai, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont chuté davantage que ne le prévoyaient les analystes avec 221.000 demandes, soit 13.000 de moins que la semaine précédente.

Vers 14H00 GMT, l’once d’or valait 1.303,73 dollars, contre 1.301,40 dollars mercredi.

La monnaie chinoise valait 6,4114 yuans pour un dollar, contre 6,4190 yuans la veille.

Le bitcoin valait 7.539,05 dollars, contre 7.482,31 dollars mercredi soir, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.