Plombé par l’Italie, l’euro-dollar au plus bas depuis 10 mois 

AWP

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La devise européenne valait 1,1537 dollar vers 21h, après être tombé à 1,1510 dollar à 09h45.

Secoué par les turbulences politiques qui fragilisent la situation économique de l’Italie, l’euro chutait mardi face au dollar, s’approchant du seuil symbolique de 1,15 dollar plus vu depuis l’été 2017.

Vers 19H00 GMT (21H00 heure de Paris), la monnaie unique européenne valait 1,1537 dollar, après être tombé à 1,1510 dollar à 09H45, son plus bas niveau depuis juillet. La veille, l’euro valait 1,1625 dollar à 21H00 GMT.

La devise européenne chutait également face à la monnaie nippone, à 124,90 yens, contre 127,19 yens lundi soir. Vers 18H40 GMT, elle a touché 124,62 yens, son plus bas niveau depuis fin juin.

Le dollar reculait lui aussi face à la devise japonaise, à 108,27 yens contre 109,42 yens lundi soir.

La monnaie européenne chute «car il existe des inquiétudes vraiment sérieuses sur l’avenir de l’Italie et de la zone euro, qui ne peut pas vivre sans sa troisième économie», a estimé Boris Schlossberg de BK Asset Management.

Alors que les marchés avaient initialement bien pris le veto présidentiel à un ministre des Finances eurosceptique, faisant éclater la coalition entre la Ligue (extrême droite) et le M5S (populiste), plusieurs analystes ont souligné mardi que cette décision pourrait transformer le futur scrutin en referendum pour ou contre l’Union européenne.

«Le programme populiste (de la coalition) sur les mesures de soutien budgétaires et sur la renégociation de la dette a fait trembler les marchés de la dette en Italie qui craignent qu’un tel changement de politique mène inexorablement à la sortie de l’euro», a souligné M. Schlossberg.

Les investisseurs doivent se préparer à une période de «haute volatilité», ont prévenu les analystes de UBS dans une note sur l’Italie après la chute brutale de l’euro mardi, et alors que les Bourses de Milan et de Madrid ont clôturé en forte baisse.

Le «spread» (l’écart) entre les taux italien et allemand, de son côté, a bondi au-dessus des 300 points de base, alors que cet indicateur est vu comme le symbole de la confiance des marchés dans la zone euro.

Celui-ci tournait autour de 130 points il y a deux semaines et avait clôturé lundi à 235 points, son plus haut niveau depuis novembre 2013.

«La Banque centrale européenne, qui prévoyait de mettre fin à son vaste programme de rachats d’actifs en septembre, va peut-être une nouvelle fois devoir agir en sauveur et éventuellement revoir sa stratégie», a noté M. Schlossberg.

La situation a en revanche profité au yen japonais et au franc suisse, traditionnelles valeurs refuges, qui montaient nettement face aux principales devises.

Du côté du billet vert, les mouvements observés mardi «ne sont pas le reflet de la solidité du dollar», a estimé M. Schlossberg. «Mais si les indicateurs américains publiés en cours de semaine, en particulier les données sur les salaires attendues vendredi dans le rapport mensuel sur l’emploi, montrent que l’économie américaine est en meilleure forme qu’ailleurs dans le monde, cela jouera en faveur du dollar», a-t-il ajouté.

Vers 19H00 GMT, l’once d’or valait 1.303,45 dollars, contre 1.298,11 dollars lundi.

La monnaie chinoise a terminé vers 15H30 GMT à 6,418 yuans pour un dollar, contre 6,3993 yuans lundi.

Le bitcoin valait 7.442,97 dollars, contre 7.214,80 dollars lundi soir, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.

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