L’économie suisse a rebondi en 2021

AWP

1 minute de lecture

Pour l’ensemble de l’année écoulée, les économistes du Seco ont calculé un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 3,7%, contrastant nettement avec le repli de 2,4% inscrit en 2020.

L’économie suisse a fortement rebondi l’année dernière, après un exercice 2020 plombé par la pandémie de coronavirus et son lot de restrictions sanitaires. Mais la guerre en Ukraine risque de peser sur la suite, en raison des incertitudes soulevées par ce conflit.

Pour l’ensemble de l’année écoulée, les économistes du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) ont calculé un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 3,7%, contrastant nettement avec le repli de 2,4% inscrit en 2020, selon les données publiées lundi par les statisticiens fédéraux.

Au seul dernier trimestre, le PIB a également accéléré de 3,7% sur un an, ralentissant quelque peu comparé à la progression de 3,8% du troisième trimestre et de l’envolée de 8,0% enregistrée au deuxième partiel. Sur les trois premiers mois de 2021, le PIB avait par contre reculé de 0,6%.

La croissance au quatrième trimestre est conforme aux prévisions des économistes interrogés par AWP, qui anticipaient un PIB dans une fourchette de +3,5% à +4,1%.

Les plus fortes accélérations ont été constatées dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, avec une envolée du taux de croissance de 54,2% sur les trois derniers mois de 2021, ainsi que dans le domaine des arts, des spectacles et des activités récréatives (+57,1%).

L’industrie manufacturière, moteur de l’économie helvétique, a affiché une progression de 12,2%, alors que la construction a décliné de 0,9% et le commerce de 2,8%.

«La reprise économique se poursuit donc, mais à un rythme quelque peu ralenti», a observé le Seco dans un communiqué. Selon ce dernier, «l’économie intérieure a été freinée par la dernière vague de coronavirus en date et les mesures qui l’ont accompagnée».

Pour l’ensemble de l’année écoulée, le Seco a constaté que «de larges pans du secteur tertiaire se sont redressés», mais dans le domaine des services «le niveau de la création de valeur est malgré tout resté nettement inférieur à celui d’avant la crise».

Le Centre de recherches conjoncturelles KOF a également dressé un tableau positif. L’économie suisse continue de se normaliser, malgré des signes de faiblesse dans l’industrie manufacturière et la construction. Ces données ne prennent toutefois pas en compte les récents développements du conflit en Ukraine.

Risque d’une interruption des livraisons de gaz

Le besoin de rattrapage de l’économie suisse devrait néanmoins porter la croissance future, notamment dans les services et les loisirs, estiment les économistes de VP Bank dans un commentaire. Les chiffres d’affaires du commerce de détail en janvier, qui ont progressé de 5,1% sur un an selon l’Office fédéral de la statistique (OFS), étayent ces perspectives optimistes. Selon VP Bank, la consommation des ménages devrait soutenir la croissance au premier trimestre.

Le secteur industriel devrait également retrouver des couleurs si les goulets d’étranglement mondiaux sont résolus. Mais la guerre en Ukraine représente un «important facteur d’incertitudes», a averti la banque liechtensteinoise. Des investissements peuvent être retardés et la consommation privée freinée. Une interruption des livraisons de gaz russe aurait des conséquences encore plus néfastes.

La faîtière Industrie MEM se veut également prudente cette année, après le redressement observé en 2021. La croissance devrait se poursuivre mais la guerre en Ukraine, du fait des incertitudes, pourrait de nouveau freiner les investissements.

A lire aussi...