Léger regain d’optimisme pour l’économie suisse, estime UBS

AWP

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Les économistes d’UBS ont relevé mardi leur prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse à 0,7% en 2023, contre +0,4% dans leurs précédentes perspectives.

La Suisse devrait être moins pénalisée par l’inflation cette année, grâce à une accalmie des prix de l’énergie. Les risques conjoncturels et la pénurie persistante de main d’oeuvre devraient par contre préoccuper les acteurs économiques helvétiques.

Les économistes d’UBS ont relevé mardi leur prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse à 0,7% en 2023, contre +0,4% dans leurs précédentes perspectives. Pour 2024, les experts de la banque aux trois clés tablent sur une accélération de 1%.

Quant à l’inflation, après être montée à 2,8% en moyenne l’année dernière en Suisse, elle devrait ralentir à 2,1% en 2023 (prévision inchangée) et à 1,3% l’exercice suivant. La hausse des loyers et des prix de l’électricité continue d’alimenter l’inflation, mais les facteurs atténuants prédominent, notamment avec une stabilisation des tarifs de l’énergie.

«Les prix élevés de l’énergie pèsent sur les revenus européens et le ralentissement conjoncturel qui en résulte affecte les exportations helvétiques dans la zone euro», l’un des premiers partenaires économiques de la Confédération, ont expliqué les spécialistes d’UBS.

Le risque d’une légère récession aux Etats-Unis pourrait aussi pénaliser les exportations suisses vers la première économie mondiale, a ajouté l’économiste Alessandro Bee lors d’une conférence de presse. La réouverture de la Chine, après des mois de restrictions sanitaires, pourrait quant à elle peser sur la demande en énergie et, par ricochet, affecter les prix des hydrocarbures.

Si la situation au niveau de l’approvisionnement énergétique s’est actuellement améliorée, elle reste compliquée pour la suite. «Alors qu’à l’été 2022, les gouvernements ont engrangé du gaz naturel russe, cette option devrait disparaître cette année. L’Europe pourrait donc bien affronter l’hiver prochain avec moins de réserves», ont averti les experts de la banque.

Pour l’économiste Florian Germanier, «si en 2022 la conjoncture a été solide et l’inflation la principale inquiétude, l’inflation devrait reculer cette année et les risques conjoncturels prédominer».

Plus de sorties du marché de l’emploi que d’entrées

Dans ce contexte, la Banque nationale suisse (BNS) devrait poursuivre son resserrement monétaire, «afin d’éviter que l’inflation ne s’enracine». Elle devrait augmenter, lors de sa réunion du 23 mars, son taux directeur à 1,5%, contre 1,0% actuellement. Avec un rapprochement du taux d’inflation de la fourchette visée par la BNS - une hausse des prix à la consommation entre 0% et 2% - l’institut d’émission devrait par la suite «pouvoir renoncer à de nouvelles hausses», a estimé UBS.

Malgré un contexte macro-économique incertain, le marché du travail reste tendu et les entreprises continuent de faire face au manque de main d’oeuvre. Après être descendu à 2,2% en moyenne l’année dernière, le taux de chômage devrait à peine remonter à 2,3% en 2023 et à 2,5% l’exercice suivant.

Dans un récent sondage, 80% des entreprises interrogées ont indiqué avoir du mal à combler les postes vacants, contre 66% en 2021. M. Bee table ainsi sur un manque d’effectifs de 220’000 à 250’000 employés d’ici 2030. Le manque de personnel qualifié se transforme en manque généralisé de salariés, a averti l’économiste.

A court terme, cela ne devrait pas pour autant conduire à une spirale inflationniste des salaires et des prix. Mais sur une plus longue période, des salaires plus élevés devraient s’imposer, a ajouté Alessandro Bee.

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