Le groupe de luxe Kering a dépassé en 2021 ses ventes d’avant pandémie et affiche un bénéfice également supérieur à celui de 2019, des résultats qui le rendent «confiant» pour l’année à venir «et au-delà».

A la Bourse de Paris, l’action Kering grimpait de 6,20% à 671,80 euros dans un marché en repli de 0,21% à 14H49.

Après LVMH qui fin janvier a affiché une forme insolente avec des ventes et un bénéfice net records, Kering, qui détient notamment les marques Gucci, Yves Saint Laurent et Bottega Veneta, a publié jeudi un chiffre d’affaires annuel de 17,6 milliards d’euros en hausse 11% par rapport à 2019 et un bénéfice net de 3,17 milliards d’euros dépassant de 37% celui de 2019.

Les analystes interrogés par Factset et Bloomberg tablaient sur des ventes légèrement inférieures, respectivement à 17,145 et 17,048 milliards d’euros.

Le résultat opérationnel courant à plus de 5 milliards d’euros fait ressortir une marge opérationnelle courante de 28,4%. Cette marge avait passé pour la première fois la barre des 30% en 2019.

«Nos maisons sont plus fortes que jamais et nous sommes confiants dans la poursuite de cette dynamique en 2022 et au-delà», assure le PDG François-Henri Pinault, cité dans le communiqué.

«Toutes nos maisons sont en croissance grâce à une activité très intense dans leurs réseaux de distribution en propre, en hausse de 40% par rapport à 2020, soutenue par une très bonne reprise dans toutes les zones géographiques», a confirmé le directeur financier Jean-Marc Duplaix lors d’une conférence téléphonique.

Le groupe bénéficie d’un rebond général du marché du luxe qui avait été ralenti par la pandémie et les mesures de restriction.

La marque phare du groupe, Gucci, qui avait connu un troisième trimestre freiné par la résurgence de cas Covid en Asie, retrouve son niveau de vente d’avant pandémie à 9,7 milliards d’euros grâce à une «forte accélération des ventes» au quatrième trimestre, selon le communiqué. La marge opérationnelle de la marque est de 38,2%.

«On est très, très confiant sur le potentiel de Gucci», a déclaré François-Henri Pinault lors de la présentation des résultats à la presse estimant que «la maison est centenaire mais elle a toutes les caractéristiques d’un jeune adulte».

«On est dans une phase d’élargissement de la maison sur des clientèles haut de gamme en offrant des produits beaucoup plus haut de gamme comme dans la catégorie Haute Joaillerie lancée en 2019», a-t-il détaillé.

Yves Saint Laurent affiche des «performances exceptionnelles», selon le directeur financier, à 2,5 milliards d’euros de ventes. «Un nouveau record pour la maison dont la taille a été multipliée par sept en dix ans», a souligné M. Duplaix. La forte accélération des ventes s’est poursuivie au 4e trimestre. La marge opérationnelle courante de la marque est de 28,3%.

La marque italienne Bottega Veneta passe la barre des 1,5 milliard d’euros de ventes et celles des «autres maisons» atteignent 3,2 milliards d’euros.

Dans cette section «autres maisons», les performances de Balenciaga et d’Alexander McQueen sont qualifiées «d’excellentes» tout comme celles de marques de joaillerie. Le PDG du groupe a notamment souligné la réussite de sa marque chinoise de joaillerie Qeeling au rythme de croissance «indécent». «On est vraisemblablement le premier groupe de luxe à avoir réussi à développer une maison de luxe chinoise en Chine. Et la taille qu’atteint Qeeling est très significative», a-t-il ajouté.

Kering s’est séparé en janvier de ses marques horlogères, Ulysse Nardin, Girard-Perregaux et JeanRichard, minoritaires dans son portefeuille de marques.

Le groupe affiche un cash-flow libre opérationnel de 3,9 milliards d’euros n’exclut pas des acquisitions dans un avenir proche. Il proposera un dividende de 12 euros par action aux actionnaires.