Inflation en zone euro: trop tôt pour «baisser la garde», selon une responsable de la BCE

AWP

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Pour Isabel Schnabel, la BCE pourra à nouveau abaisser ses taux le jour où elle aura «des preuves solides que l’inflation, et en particulier l’inflation sous-jacente, revient vers notre objectif de 2% à moyen terme».

Il est encore trop tôt pour «baisser la garde» face à la forte inflation en zone euro, malgré le recul constaté ces derniers mois, faisant que les taux d’intérêt devront encore monter, a déclaré mardi une haute responsable de la Banque centrale européenne.

De 10,4% en octobre, l’inflation a déjà nettement reculé dans la zone euro en janvier, à 8,5% et pour le troisième mois consécutif, grâce à l’accalmie sur les tarifs de l’énergie et le déblocage de chaînes logistiques d’approvisionnement.

Néanmoins «on ne peut pas baisser la garde», car «au final, ce qui nous dérange vraiment, c’est que l’inflation sous-jacente», c’est à dire excluant les prix d’énergie et des matières premières, «est toujours à un niveau extraordinairement élevé», a prévenu Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, lors d’un webinar organisé par l’organisme de réflexion sur la finance Finanzwende.

L’inflation «sous-jacente» a stagné en janvier à plus de 5%, défiant l’action de la BCE.

Ces données sont «beaucoup plus persistantes et c’est pourquoi elles sont particulièrement importantes pour l’évolution de l’inflation à moyen terme», a souligné Mme Schnabel.

La Banque centrale européenne «ramènera l’inflation vers 2%», niveau qui traduit la stabilité des prix, «d’ici la fin de 2024 ou 2025», a affirmé en matinée le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau qui participait par visioconférence à un colloque organisé par l’hebdomadaire allemand Die Zeit.

L’institut monétaire utilise pour cela l’arme des taux, relevés à cinq reprises depuis juillet pour un cumul de 3 points de pourcentage, avec l’intention de poursuivre le mouvement en mars voire au-delà, en parvenant à un niveau des taux «restrictif» qui pénalise davantage l’économie qu’il la soutient.

En relevant les taux, la BCE veut freiner la demande des consommateurs, en particulier, afin de réduire les pressions sur les prix.

La BCE pourra à nouveau abaisser ses taux le jour où elle aura «des preuves solides que l’inflation, et en particulier l’inflation sous-jacente, revient vers notre objectif de 2% à moyen terme», a expliqué Mme Schnabel.

Les consommateurs en zone euro, sondés par la BCE, voient eux l’inflation demeurer au-delà des 2% à moyen terme : leurs anticipations dans les trois années à venir «ont légèrement augmenté, passant de 2,9 % à 3,0 %», en inversant une baisse précédente, selon la dernière enquête mensuelle publiée mardi par l’institut monétaire.

Poussée il y a un an par les prix d’énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine, l’inflation touche désormais un large panier de biens. Les salaires ont par ailleurs tendance à augmenter en réponse aux pertes de pouvoir d’achat pour les salariés.

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