France: les défaillances d’entreprises près du niveau d’avant-crise COVID

AWP

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«Depuis février, la tendance à la hausse s’accélère nettement avec une augmentation mensuelle moyenne de 45%», a déclaré Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

Les défaillances d’entreprises se multiplient en France et augmentent de près de 50% au premier trimestre 2022 par rapport au premier trimestre 2020, se rapprochant des niveaux d’avant-crise COVID, selon une étude du cabinet Altares publiée lundi.

«Depuis février, la tendance à la hausse s’accélère nettement avec une augmentation mensuelle moyenne de 45%», a déclaré Thierry Millon, directeur des études chez Altares, alors que le nombre de défaillances avait commencé à remonter au sortir des périodes de confinement.

Le phénomène touche en premier les petites entreprises et en particulier les plus jeunes, qui présentent des taux de liquidation identiques à 2019, détaille l’étude. Dans la restauration et le commerce de détail, le nombre de défaut a doublé sur un an.

Dans le secteur de la construction, les défaillances augmentent moins rapidement (+24% sur un an), notamment pour les entreprises du gros oeuvre (+13%). L’immobilier est l’une des rares activités plus préservées. Le nombre de défauts dans le secteur recule de 1%.

Toutes les régions de France sont concernées, mais les défaillances se concentrent dans les Hauts-de-France où le nombre de procédures a doublé au deuxième trimestre.

Ces chiffres confirment la tendance révélée vendredi par la Banque de France. Elle indiquait une augmentation de 14,6% des défauts d’entreprises sur les derniers douze mois par rapport à l’an dernier sur la même période.

Pourtant, «le climat des affaires ne s’effondre pas», rassure Thierry Millon. «L’inflation, la flambée des prix de l’énergie, les ruptures de chaînes d’approvisionnement, la fermeture de certains marchés ralentissent la croissance mais l’économie tient et les entreprises résistent», assure-t-il.

Cependant, «le spectre de la récession plane», commente-t-il, alors que l’étude laisse présager un total de 37’000 défauts sur l’année 2022. Un nombre qui resterait bien inférieur à celui de 2019, alors la Banque de France comptabilisait cette année-là 50’000 défaillances.

Sauf nouveau choc énergétique, la Banque de France écarte pour le moment l’hypothèse d’une récession. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit d’augmenter ses taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, mais ceux-ci restent «favorables» à l’économie, avait jugé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, jeudi.

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