Faisabilité opérationnelle et légale de la MNBC démontrée

AWP

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«La décision d’une banque centrale d’étendre la portée de la monnaie aux marchés d’actifs tokénisés est une question politique, et les motivations peuvent différer selon le contexte et les mandats», fait remarquer Andréa Maechler, membre du directoire de la BNS.

Le projet de monnaie numérique de banque centrale (MNBC) de gros porté par le pôle d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), la Banque nationale suisse (BNS) et l’opérateur de la Bourse suisse SIX Group fait son chemin.

Au cours de la phase II du programme baptisé «Helvetia», les trois instigateurs flanqués de cinq banques commerciales ont pu tester la MNBC de gros dans un environnement réaliste, «viable à la fois sur le plan opérationnel et légal», a assuré Andréa Maechler, membre du directoire de la BNS, en préambule d’un point de situation publié jeudi.

La responsable souligne toutefois qu’il s’agit d’un projet «purement expérimental», qui ne reflète en aucune manière une quelconque velléité de l’institut d’émettre une MNBC de gros.

«La décision d’une banque centrale d’étendre la portée de la monnaie de banque centrale aux marchés d’actifs tokénisés est une question politique, et les motivations peuvent différer selon le contexte et les mandats», fait remarquer la responsable.

S’appuyant sur des travaux antérieurs, la phase II du programme Helvetia a démontré avec succès comment les infrastructures basées sur la technologie des registres distribués (DLT) peuvent s’intégrer et interopérer avec des systèmes existants, de manière à préserver les meilleurs éléments du système financier actuel tout en libérant de nouveaux avantages potentiels.

Interopérabilité et collaboration

De son côté, le patron de SIX, Jos Dijsselhof, a indiqué que la nouvelle plateforme numérique SIX Digital Exchange (SDX), lancée l’année dernière, est en mesure d’utiliser des MNBC de gros pour le règlement (settlement) de transactions en actifs numériques.

Ces expériences «confirment également que notre technologie peut être intégrée de bout en bout avec les processus et les systèmes des banques commerciales et centrales», estime le dirigeant, soulignant le caractère crucial de l’interopérabilité et de la collaboration entre les acteurs du secteur privé et les banques centrales.

Concrètement, la phase II a établi l’interopérabilité dans un environnement de test de la plateforme SDX et du système de compensation interbancaire de SIX (SIC) avec les systèmes bancaires centraux de la BNS, ainsi que d’UBS, Credit Suisse, Hypothekarbank Lenzburg, Goldman Sachs et Citi.

La solution testée a également confirmé la possibilité de règlement de transactions internationales et de politique monétaire sur une plateforme d’actifs tokénisés, des capacités susceptibles de gagner en importance avec l’émergence d’un écosystème financier numérique, estime la BRI.

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