Environ 300 banquiers se sont penchés sur la dette à Neuchâtel

AWP

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300 banquiers suisses se sont réunis jeudi à Neuchâtel pour se pencher sur la dette mondiale. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a rappelé que la situation est très tendue au niveau énergétique.

Environ 300 banquiers de toute la Suisse se sont réunis jeudi en fin d’après-midi à Neuchâtel pour se pencher sur la dette mondiale, qui a atteint un niveau record. Le conseiller fédéral Guy Parmelin a rappelé que la situation est très tendue au niveau énergétique.

«Les temps, que nous traversons, mettent les plus optimistes à rude épreuve», a déclaré le chef du Département de l’économie, de la formation et de la recherche. «Le gouvernement met tout en oeuvre pour éviter une pénurie (ndlr: au niveau de l’approvisionnement en électricité) mais nous nous préparons au pire», a-t-il ajouté.

Guy Parmelin a demandé aux banquiers d’être aux côtés de leurs clients, des entrepreneurs et des investisseurs en les soutenant au niveau des questions financières pour les aider à traverser cette crise. Le conseiller fédéral espère que cette dernière pourra être aussi bien maîtrisée que la crise sanitaire.

Pour le président de Swissbanking, l’évolution de la dette risque d’avoir de lourdes conséquences sur l’économie et sur les marchés financiers, même s’il est difficile d’en évaluer l’ampleur. «Elle place les banques et les gestionnaires d’actifs face à de gros défis», a expliqué Marcel Rohner.

Intégrer des actifs réels dans les placements

Ce dernier a plaidé pour une «politique économique dynamique et propice à la croissance», qui est, selon lui, indispensable, pour résoudre les problèmes à venir, préserver la prospérité et financer les dépenses. Pour les banques, avec l’inflation, la plus grande prudence s’impose en matière d’octroi de crédits, de gestion des bilans ainsi que de conseil aux particuliers fortunés et à la clientèle institutionnelle, a ajouté Marcel Rohner.

«La préservation réelle de la valeur des actifs deviendra un objectif de rendement plus modeste, mais prioritaire, en matière de gestion de fortune», a précisé le banquier. Selon lui, diversifier les portefeuilles de placement en y intégrant des parts substantielles d’actifs réels est un autre moyen d’en préserver durablement la valeur. «Ce qui importe, c’est le long terme».

La Journée des banquiers, qui se déroule habituellement à Zurich, s’est tenue cette année à Neuchâtel pour fêter le centenaire de l’Association cantonale des banques neuchâteloises (ACBN). Cette dernière réunit aujourd’hui neuf banques, à commencer par les quatre membres fondateurs (BCN, Bonhôte, Credit Suisse, UBS). Les autres sont BPS (Suisse), Banque Cler, Banque Migros, Raiffeisen et Valiant. Le secteur bancaire cantonal emploie plus de 600 personnes.

Contre-manifestation

Une trentaine de personnes masquées, costumées, armées notamment de pancartes, de tambours et de sifflets, ont défilé dans la zone piétonne pour protester sous forme de charivari contre cette rencontre. Les manifestants, qui n’avaient pas d’autorisation, n’ont pas pu s’approcher du temple du Bas, qui était bloqué par un dispositif policier impressionnant.

On pouvait lire sur les pancartes «La terre brûle, les banques spéculent» ou «Eteignez les banques». Le collectif a expliqué que les banques suisses soutiennent des projets d’exploitation d’énergies fossiles, qu’elles financent l’industrie de l’armement, qu’elles investissent dans le nucléaire et qu’elles aident les riches et les dictateurs à cacher leurs fortunes.

Le groupement aimerait construire une alternative radicale au modèle économique. Des institutions, basées sur le principe coopératif, transparentes et citoyennes, pourraient gérer l’épargne ordinaire, financer le logement, la sécurité sociale et la transition énergétique.

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