Hausse des taux et pressions sur la dette périphérique

Salima Barragan

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Selon Victoire Dubrujeaud de La Française AM, la BCE se donnera les moyens d’éviter une nouvelle crise.

Face à une inflation galopante, les banques centrales ont finalement durci le ton. Emboitant le pas à la Fed, la BCE s’apprête à relever en juillet son taux directeur pour la première fois depuis 2011, puis une deuxième fois en septembre. Emprunter deviendra plus onéreux, en particulier pour les membres les moins bien notés de la zone euro: ces fameux PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne). Les primes de risque sur certains titres ont déjà augmenté depuis l’annonce du premier tour de vis à venir. Le point avec Victoire Dubrujeaud, Gérante Crédit chez La Française AM.

Priorité à l’inflation

Si maitriser l’inflation demeure l’objectif principal du mandat de Madame Lagarde, la cheffe de la BCE doit également composer avec les disparités des membres de l’Union, qui devront tous être en mesure de supporter un coût plus lourd de leur dette. «Elle devrait annoncer d’ici quelques jours ses idées de dispositions pour maintenir la stabilité financière et éviter une nouvelle crise de la dette européenne», estime Victoire Dubrujeaud.

«La BCE pourrait réinvestir son plan d’urgence PEPP sans augmenter son bilan».

Les spreads, c’est-à-dire les primes de risque exigées par les investisseurs, entre le Bund Allemand et le BTP Italien ont sensiblement augmenté durant ces derniers jours. «La BCE doit agir vite afin d’éviter de reproduire les douloureux évènements de 2011 et 2012», se souvient Victoire Dubrujeaud convaincue que l’institut européen mettra en œuvre tous les moyens à sa disposition, dont des outils de stabilisation inédits. «La BCE pourrait réinvestir son plan d’urgence PEPP sans augmenter son bilan».

Des primes de risque en dessus de la moyenne

L’Investment Grade, qui affiche depuis le début de l’année une contreperformance supérieure aux autres segments en raison de sa sensibilité aux taux, a vu ses rendements atteindre des sommets historiques, «au-dessus de 2018, lors du dernier cycle de resserrement monétaire américain, et proches des niveaux de 2011 et 2012», relève-t-elle. A fin juin, l’IG offrait un rendement de 3%, équivalent à celui que le Yigh Yield en janvier.

En comparaison, les spreads du High Yield, – peu sensibles aux hausses de taux mais davantage au ralentissement conjoncturel –, se sont élargi de près de 200 points de base. Ses rendements varient de 7% en Europe à 8% aux États-Unis. «Avec des niveaux de 3% en Europe et 2% aux Etats-Unis au-dessus des moyennes historiques, en raison de perspectives macroéconomiques négatives», conclut-elle.

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