Economie genevoise: prévisions pessimistes de la BCGE

AWP

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Le PIB du canton va croître de 1,1% en 2019, contre 1,3% à l’échelon suisse, notamment à cause de la fébrilité du commerce mondial.

La croissance économique à Genève devrait pâtir cette année du tassement du commerce mondial, mais également d’un effet de base défavorable. Le PIB du canton va ainsi croître de 1,1% en 2019, contre 1,3% à l’échelon suisse, selon les prévisions de la Banque cantonale de Genève (BCGE).

«L’économie genevoise est plus volatile que l’économie suisse», a affirmé Constantino Cancela, directeur de l’investissement (CIO), en conférence de presse mardi. Le stratégiste de la BCGE rappelle que les exportations horlogères, très importantes à l’échelle cantonale, sont fortement exposées aux soubresauts conjoncturels, surtout en Asie et tout particulièrement en Chine.

En revanche, la forte exposition aux secteurs horloger et pharma protège jusqu’à présent Genève des soucis géopolitiques qui plombent certains moteurs de l’économie mondiale, les industries automobile et des semi-conducteurs en premier lieu. Ces dernières subissent de plein fouet les tensions commerciales provoquées par les Etats-Unis.

L’Empire du Milieu est confronté à une «chute brutale» de ses exportations, causée justement par les semi-conducteurs et le secteur automobile, a expliqué le stratégiste.

Pour 2020, la machine conjoncturelle devrait tourner à un régime plus élevé. La BCGE table sur une croissance du PIB de 1,6% pour Genève et la Suisse.

Ces chiffres contrastent avec ceux, très flatteurs, d’une année 2018 hors du commun où la progression du PIB s’est élevée à 3,2% pour Genève et 2,5% pour la Suisse. M. Cancela a néanmoins souligné que malgré un ralentissement, la croissance sera bel et bien au rendez-vous.

Stagnation du taux de chômage

Cette tendance positive ne produira aucun effet notable sur le marché du travail, à en croire la banque cantonale. La proportion de sans-emploi (en glissement annuel) demeurera à 4,4% ces deux prochaines années, à comparer aux 2,5% au niveau national. «Le taux structurel du chômage est plus élevé à Genève qu’en Suisse», a relativisé Constantino Cancela.

En termes d’emploi, ce sont principalement les services financiers et le commerce de détail qui tirent la langue au bout du Léman.

L’immobilier genevois continue de bien se porter malgré quelques «alertes» sur les loyers. La pression s’exerce notamment sur les zones périphériques.

En termes de prix, la stabilité prévaut à l’exception des immeubles de rendement, dont la demande s’est renforcée auprès des caisses de pension et autres institutionnels. «Contrairement à ce que l’on peut entendre dans la bouche des officiels, il n’y a pas de surchauffe», a observé le CIO, faisant référence aux mises en garde répétées de la Banque nationale suisse (BNS) au sujet des immeubles de rendement.

La BCGE s’attend à une remontée graduelle des taux directeurs de la BNS, -0,75% actuellement à -0,25% dans 18 mois, dans le sillage du resserrement monétaire annoncé par la Banque centrale européenne. Cette hausse est très attendue par le secteur bancaire qui se plaint du prolongement des taux négatifs, introduits début 2015.

Face aux incertitudes géopolitiques et conjoncturelles, les spécialistes de la BCGE n’excluent pas une nouvelle baisse des taux en Suisse, bien que ce scénario ne soit pas considéré comme le plus probable. «Ce qui se cache derrière, c’est une vision pas apocalyptique de l’économie mondiale, mais pas non plus trop enthousiaste», a résumé le directeur général Blaise Goetschin.

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