Deuxième trimestre porteur pour les banques européennes

AWP

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BNP Paribas a tenu son rang de n°1 en publiant un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d’euros, talonné en France par Crédit Agricole (2,5 milliards, +2,1%). Santander suit avec 2,67 milliards (+14%).

Les banques européennes ont une nouvelle fois profité au cours du deuxième trimestre de la hausse des taux d’intérêt, qui dope leur rentabilité, un constat à nuancer pour certains acteurs français et les banques d’affaires.

La première banque européenne, BNP Paribas, a tenu son rang en publiant un bénéfice net élevé de 2,8 milliards d’euros entre avril et juin malgré une légère érosion sur un an, talonné en France par Crédit Agricole (2,5 milliards d’euros, en hausse de 2,1%).

En Espagne le géant bancaire Santander, fortement implanté en Europe et en Amérique latine, suit avec 2,67 milliards d’euros engrangés sur la période (+14%).

Même chose en Italie: Intesa Sanpaolo et Unicredit ont annoncé des bénéfices proches de 2,3 milliards d’euros chacune, tandis qu’HSBC - dont le siège est à Londres mais qui génère le plus gros de ses bénéfices en Asie - a vu son bénéfice grimper de 27% sur un an sur la période, à 6,6 milliards de dollars.

«Ce sont des résultats remarquables, bien au-delà des attentes des analystes», notamment au niveau des revenus et du coût du risque, c’est-à-dire les provisions pour risque d’impayés, a commenté auprès de l’AFP David Benamou, directeur des investissements d’Axiom Alternative Investments.

Les relèvements successifs des taux de la Banque centrale européenne (BCE) permettent aux banques de prêter plus cher aux entreprises et aux particuliers, de quoi augmenter leur marge.

«Trou d’air»

Les autres banques françaises ont cependant été un peu en retrait sur ce second trimestre, souffrant paradoxalement de la remontée des taux, comme BPCE (973 millions d’euros de bénéfice net, en baisse de 18% sur un an).

Malgré des bénéfices, toutes ont enregistré un produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, en baisse.

Ce «trou d’air» temporaire, selon Rafael Quina, analyste pour l’agence de notation Fitch, s’explique par le fait que la France se démarque par «une retarification assez lente du portefeuille de crédit».

En d’autres termes, les prêts étant essentiellement accordés à taux fixe, seuls les nouveaux peuvent rapporter plus d’argent aux banques, qui dans le même temps doivent mieux rémunérer l’ensemble de l’épargne placée chez elles.

Les banques d’affaires ont encore plus souffert au printemps. Le fleuron franco-américain Lazard a par exemple publié une perte nette de 124 millions de dollars entre avril et juin, après un premier trimestre déjà dans le rouge.

Le resserrement des conditions financières et l’incertitude géopolitique ont mis un coup de froid sur le marché des fusions et acquisitions, et donc à son activité de conseil aux entreprises.

Son rival de toujours Rothschild, plus diversifié, est parvenu à se maintenir hors de l’eau mais a vu son bénéfice net divisé par deux entre janvier et juin, à 128 millions d’euros.

La tendance est aussi visible outre-Atlantique. Le bénéfice net de Goldman Sachs a ainsi reculé de 62% au deuxième trimestre à 1,1 milliard de dollars, affecté par le manque d’opérations de fusion-acquisition ainsi que par une activité moindre dans la gestion d’actifs.

Amendes et provisions

Au cours du trimestre, plusieurs banques ont dû mettre de l’argent de côté pour faire face à des litiges ou le risque d’impayés de clients.

Le premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a ainsi rendu compte d’importants litiges et d’une montée du coût du risque, de quoi plafonner son bénéfice à 763 millions d’euros (-27%).

Ces affaires comprennent notamment un règlement dans le cadre d’un recours collectif intenté par les victimes du financier américain Jeffrey Epstein ainsi qu’une amende aux Etats-Unis pour n’avoir pas pris de mesures suffisantes contre le blanchiment d’argent.

En France, ce sont les prêteurs du distributeur Casino, étranglé par une dette de 6,4 milliards d’euros et engagé dans une lourde restructuration, qui ont dû se résigner à passer une partie de leurs créances en pertes et profits.

Quant au géant bancaire suisse UBS, qui doit digérer l’absorption de son ex-rivale Credit Suisse au bord de la faillite en début d’année, il a préféré repousser la publication de ses chiffres, du 25 juillet au 31 août.

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