Détente sur le front des prix à la production et à l’importation

AWP

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L’indice des prix à la production et à l’importation s’est établi à 109,5 points en avril, (base 100 en décembre 2020), soit 0,2% de plus qu’en mars et 1% de plus que lors de la même période en 2022.

Les prix à la production et à l’importation ont vu leur progression ralentir en avril. Les tarifs à l’importation ont même essuyé une baisse sur un an, indique lundi l’Office fédéral de la statistique (OFS).

L’indice des prix à la production et à l’importation s’est établi à 109,5 points en avril, (base 100 en décembre 2020), soit 0,2% de plus qu’en mars et 1% de plus que lors de la même période en 2022. Si les prix à l’importation ont diminué de 0,9% par rapport à avril 2022, ceux à la production restent en hausse de 1,9%, note l’OFS dans son relevé mensuel.

Dans la production, l’inflation sous-jacente annuelle est ressortie à 2,4%. La progression est à mettre sur le compte du renchérissement des machines, des équipements électriques, des montres ainsi que des articles d’habillement et des aliments et boissons, précise l’OFS. Par contre, une détente a été observée sur le volet des prix des produits pétroliers (-23,6% sur un an).

Au niveau des importations, les tarifs des produits pétroliers ont, eux aussi, essuyé une forte baisse sur un an (-23,9%). La hausse des coûts pour les aliments et boissons (stable sur un mois, +4,3% sur un an) a pu être contenue, tandis que les prix des machines et des automobiles ont connu de fortes hausses annuelles, de respectivement 2,9% et 4,6%.

L’OFS relève les prix des produits indigènes à la première étape de commercialisation, c’est-à-dire chez le producteur ou à l’usine, donc ils ne comprennent ni la taxe sur la valeur ajoutée ni les impôts sur la consommation. Pour les importations, les prix sont relevés à la frontière suisse, sans la taxe sur la valeur ajoutée, les impôts sur la consommation et les droits de douane.

Répercussion positive sur les prix à la consommation

Les prix à la production et à l’importation sont considérés comme un pré-indicateur de l’inflation, alors qu’ils sont le reflet de la situation en début de chaîne. La détente de l’indice laisse ainsi entrevoir une baisse de l’inflation en Suisse, de l’avis de différents analystes.

«Depuis mai 2022, les prix à la production en Suisse ne sont plus en progression, grâce à la détente observée sur les marchés des matières premières et à la force du franc. Au cours des prochains mois, le taux annuel devrait diminuer aux alentours de 0%», a commenté Alex Rohner, analyste chez Safra Sarasin. «Cela correspond à l’image d’une pression inflationniste faiblissante en Suisse. Nous nous attendons également à ce qu’une tendance baissière s’observe du côté des prix à la consommation», ajoute-t-il. L’expert table sur un nouveau relèvement du taux directeur de la BNS à 1,75% en juin.

Du côté de Raiffeisen, on souligne que les données vont dans le sens de la tendance observée à l’échelle mondiale. «La situation au niveau de l’approvisionnement énergétique s’est détendue et les goulets d’étranglement trouvent progressivement une issue», observe un analyste. Alors que la demande mondiale se fait plus faible, sous l’effet de la fin du rebond postpandémie, les coûts de fabrication diminuent également nettement. «En Suisse, cet effet est encore amplifié par le franc fort». Par conséquent, la pression des prix devrait s’apaiser au cours des prochains mois, y compris sur le volet des prix à la consommation.

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