Les positions divergent toutefois sur l’obligation du masque dans les transports publics, commerces et hôpitaux.
Les mesures anti-COVID encore en vigueur devraient être levées d’une traite. Une majorité de cantons s’est prononcée pour un retour rapide à la normalité. Les positions divergent toutefois sur l’obligation du masque dans les transports publics, commerces et hôpitaux.
Les cantons, organisations et partenaires sociaux avaient jusqu’à mercredi pour donner leur avis sur les deux variantes proposées par le Conseil fédéral concernant les mesures contre le COVID-19. La plupart ont donné leur préférence à une sortie rapide en une fois, plutôt qu’à une levée par étapes.
Les petits cantons de Suisse centrale (ZG, SZ, UR, NW/OW, GL) sont les plus pressés. Le gouvernement de Glaris estime qu’une suppression par étapes serait trop compliquée et peu compréhensible pour la population.
La plupart des autres cantons se montrent plus prudents. La première variante est privilégiée «pour autant que le nombre de cas et les hospitalisations continuent de diminuer d’ici à la mi-février», écrit le Valais. Faute de quoi, la levée des mesures devrait se faire par étapes.
L’ensemble des cantons invoquent l’évolution actuelle de l’épidémie. Vaud note que la situation suit une tendance passant d’une pandémie à une situation endémique. Argovie abonde: «Avec une immunité de la population de 90%, qui sera encore plus élevée dans deux semaines, le moment est venu de décider la levée de la plupart des mesures».
Le Jura et Bâle-Ville font exception. «Une levée de toutes les mesures est trop risquée à l’heure actuelle, compte tenu de la charge toujours élevée dans les hôpitaux», indique Bâle-Ville. Les effets des premiers assouplissements (télétravail et quarantaines-contact) ne sont en outre pas encore connus.
Le Jura demande lui que si la variante 1 devait s’imposer, la mise en oeuvre, prévue dès jeudi prochain, soit reportée au 21 février. Les décisions auraient en effet des répercussions sur les cantons. Ces derniers devraient en outre pouvoir garder la possibilité de prendre des mesures supplémentaires dans les plans de protection.
Dans le cas de figure d’une sortie échelonnée, que Fribourg ne souhaite pas, ce canton a adressé une demande pressante au Conseil fédéral pour l’abandon de la 2G+ (vaccinés/guéris et testés négatif) pour certaines activités. Il pense notamment aux fanfares et choeurs, qui souffrent.
Les cantons sont moins unanimes à l’idée de prolonger l’obligation du port du masque. Le Jura, le Valais ou Berne pour n’en citer que quelques-uns, sont pour cette mesure dans les transports publics, les établissements de santé et les commerces.
Cette mesure qui est entrée dans les habitudes ne restreint pas la liberté individuelle, est efficace et n’a pas de répercussions importantes sur les activités économiques, sociales et culturelles, relève le Tessin. Berne estime que cette mesure devrait être prolongée jusqu’à la mi-mars, pour autant que la situation épidémiologique ne change pas.
En revanche, les cantons alémaniques sont majoritairement plutôt favorables à s’en tenir à une simple recommandation ou à laisser ce volet à l’appréciation des cantons. Certains sont pour l’imposer aux seuls milieux de la santé, d’autres seulement aux transports.
Du côté des partis, les positions varient à 180 degrés. L’UDC interpelle carrément le ministre de la santé par un «Monsieur Berset, lâchez-nous enfin la grappe!».
Qualifiant la gestion de la crise de «chaotique», le parti conservateur exige l’abrogation immédiate de toutes les mesures: certificat Covid, port du masque obligatoire, restrictions de la liberté de réunion en privé et celles pour les grandes réunions. L’usam est sur la même longueur d’onde.
A l’opposé, les Vert’libéraux défendent la variante progressive, «qui n’exclut pas d’être menée à un rythme soutenu». Cette option permet d’éviter un effet yo-yo. Dans la même logique, le PVL est pour le maintien du port du masque obligatoire dans les transports et les espaces accessibles au public.
Le PS privilégie aussi une approche progressive, a indiqué son porte-parole. Les cantons devraient en profiter pour renforcer leurs capacités hospitalières en prévision d’une éventuelle prochaine vague. Pour le Centre c’est la situation épidémiologique qui dictera le rythme des prochaines étapes vers la sortie de crise.