Clariant met fin à la production de bioéthanol, 170 emplois menacés

AWP

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Des frais de restructuration de 60 à 90 millions de francs seront provisionnés au cours du mois de décembre, qui auront un impact direct sur l’excédent brut d’exploitation (Ebitda).

Le chimiste de spécialités Clariant a décidé de fermer son usine roumaine de production de bioéthanol Sunliquid, mise en service au printemps 2022 et qui a déjà généré pour plusieurs centaines de millions de francs de correctifs de valeur depuis. La fermeture du site de Podari s’accompagnera d’un redimensionnement des activités dans les biocarburants et les dérivés sur les sites allemands du groupe à Straubing, Planegg et Munich.

Si la décision déclenche de nouveaux amortissements d’envergure, elle aura aussi des répercussions sur les effectifs du groupe rhénan. Le trésorier Bill Collins a indiqué en téléconférence de presse que 120 emplois étaient menacés à Podari et une cinquantaine d’autres outre-Rhin. Clariant employait fin 2022 près de 11’150 collaborateurs.

Des frais de restructuration de 60 à 90 millions de francs seront provisionnés au cours du mois de décembre, qui auront un impact direct sur l’excédent brut d’exploitation (Ebitda). Ce dernier a conséquemment été revu à la baisse pour l’ensemble de l’exercice, entre 570 et 600 millions au lieu des 650 à 700 millions précédemment articulés.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) en 2023 sera en outre grevé de quelque 110 millions supplémentaires, prévient le communiqué diffusé mercredi.

La direction anticipe encore un impact de 110 à 140 millions sur le flux de trésorerie disponible en 2024, en plus d’un coût de 10 à 15 millions pour le maintien de capacités liées aux droits sur la technologie. Clariant avait déjà inscrit un amortissement de 225 millions dans ses comptes 2022.

Podari, c’est fini

L’aventure de la production en propre de bioéthanol, lancée en grandes pompes en 2017, aura ainsi tourné court. La pleine utilisation des capacités visée pour mi-2022 n’aura jamais été atteinte et les tentatives de redresser la barre n’auront «de loin» pas suffi, a reconnu le directeur général Conrad Keijzer, en poste depuis début 2021.

Clariant entend toutefois continuer à monétiser ses droits sur un produit qu’il a développé, en accordant à des tiers des licences pour la production. Le secteur du bioéthanol demeure «très attractif», de l’avis de son patron.

Considérant que la décision d’abandonner une activité durablement déficitaire sera payante sur le long terme, Sibylle Bischofberger souligne pour Vontobel qu’elle pèsera dans l’immédiat sur la performance financière de Clariant.

A la Banque cantonale de Zurich (ZKB), Philipp Gamper salue la fin d’un «fiasco financier». L’expert va néanmoins devoir aussi intégrer dans sa modélisation les frais de restructuration et amortissement découlant de l’abandon des activités à Podari.

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