Eric Nussbaumer sera honoré en même temps que la présidente désignée du Conseil des Etats, la sénatrice de Bâle-Ville Eva Herzog.
Le Bâlois Eric Nussbaumer (PS) devient lundi président du Conseil national. Cet ingénieur électricien de 63 ans fait de la politique depuis 16 ans à la Chambre du peuple. Il a surtout mis l’accent sur la politique énergétique et européenne.
Lors des élections fédérales d’octobre, Eric Nussbaumer a réussi à se faire réélire sans problème. Il a obtenu le meilleur résultat du canton de Bâle-Campagne avec près de 34’000 suffrages. La voie vers la fonction de président du Conseil national est donc toute tracée.
Interrogé par Keystone-ATS, le Bâlois dit apprécier «les nombreux contacts extérieurs, les échanges avec d’autres parlements et gouvernements, une expérience que l’on n’a pas dans la vie politique normale».
Eric Nussbaumer sait déjà comment diriger une session parlementaire: l’année précédant son élection sous la coupole fédérale, il a officié en tant que président du parlement de Bâle-Campagne, le Landrat.
«Il est important d’appréhender le Parlement avec ses différents caractères», a-t-il déclaré. «Il ne faut pas penser que l’on est ici pour remettre les choses à leur place, ce n’est pas bien perçu. Il s’agit bien plus d’un rôle d’animateur».
Il s’agira de la dernière législature pour le socialiste. Il ne sait pas encore si le poste de président du Conseil national signifie pour lui une fin, mais il s’agit certainement d’un point très important dans sa carrière politique.
Que la Suisse progresse dans le rapprochement avec l’UE et dans le domaine des énergies renouvelables: ces deux objectifs figurent toujours en tête de son agenda. Le second a également accompagné son parcours professionnel.
En tant que directeur et conseiller, il a en effet travaillé dans plusieurs entreprises du secteur de l’énergie. Cette année, il a quitté ses mandats de président du conseil d’administration d’une coopérative énergétique et d’une entreprise d’électronique pour se consacrer entièrement à sa nouvelle tâche.
Ces dernières années, une étape importante a été pour lui l’acceptation dans les urnes, en 2017, de la stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral, qui prévoyait la promotion des énergies renouvelables et la sortie du nucléaire.
Après l’échec de l’accord-cadre avec l’UE, il est particulièrement important pour ce membre de la Commission de politique extérieure que la Suisse ne soit pas laissée sur le bord du chemin.
C’est ainsi qu’il a obtenu cette année, par le biais d’une intervention, que le Conseil fédéral soit dorénavant tenu d’informer sur les possibilités de participation aux programmes de coopération de l’UE, comme Horizon Europe. En tant que président du Mouvement européen suisse, il plaide pour que la Suisse conclue un accord avec l’UE au plus tard à l’été 2024.
M. Nussbaumer a commencé sa carrière politique en 1992 au sein de la commission communale de Frenkendorf, où il habitait à l’époque. Il a siégé au parlement cantonal de Bâle-Campagne à partir de 1998 et réussi à se faire élire au Conseil national en 2007. En 2013, il a voulu passer à l’exécutif de Bâle-Campagne, mais a été battu par un candidat UDC.
«C’est un renard - il sait faire de la politique», dit de lui sa collègue, la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (Centre/BL). «C’est un politicien socialiste qui construit des ponts et est donc apprécié jusque dans le camp bourgeois».
Passionné de sport, le Bâlois était également connu comme capitaine de l’équipe de football du Parlement jusqu’en 2022. «De la même manière qu’il a dirigé le FC Conseil national en tant que capitaine, il dirigera le Conseil national de manière souveraine», estime le conseiller national Thomas de Courten (UDC/BL).
M. Nussbaumer habite à Liestal et a trois enfants adultes ainsi que sept petits-enfants. Sa fille Melanie fait de la politique pour le PS dans le canton voisin, au Grand Conseil de Bâle-Ville.
Bâle-Campagne fêtera son président du National conjointement avec le canton voisin. Les deux Chambres seront en effet sous la direction des deux Bâle. Eric Nussbaumer sera honoré en même temps que la présidente désignée du Conseil des Etats, la sénatrice de Bâle-Ville Eva Herzog.