Conseil fédéral: la course à la succession Berset est ouverte

AWP

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Après l’élection en décembre dernier d’une Romande, les poids lourds alémaniques devraient afficher leurs ambitions. Daniel Jositsch (ZH) et Eva Herzog (BS) (photo) laissent pour l’instant la porte ouverte.

La succession au siège socialiste d’Alain Berset au gouvernement est ouverte. Après l’élection en décembre dernier d’une Romande, Elisabeth Baume-Schneider, les poids lourds alémaniques devraient afficher leurs ambitions. Daniel Jositsch (ZH) et Eva Herzog (BS) laissent pour l’instant la porte ouverte.

Le canton de Zurich, qui n’est actuellement plus représenté au Conseil fédéral et ce pour la première fois depuis 1848, pourrait fournir plusieurs candidats expérimentés. Le sénateur Daniel Jositsch a indiqué qu’il ne fermait pas la porte. Le Zurichois de 59 ans, appartenant à l’aile droite du parti, n’avait pas été placé sur le ticket socialiste lors de la succession pour Simonetta Sommaruga.

La tête du parti tenait à présenter deux candidates femmes et Daniel Jositsch ne l’avait pas accepté dans un premier temps. Apprécié par le camp bourgeois, il avait ensuite reçu des voix durant plusieurs tours lors de l’élection de décembre. Ce qui pourrait lui être reproché à l’heure de présenter une candidature.

On ne peut pas non plus exclure que la sénatrice bâloise Eva Herzog, finaliste malheureuse l’an dernier face à Elisabeth Baume-Schneider, retente encore sa chance, pour une troisième fois. Cette politicienne expérimentée, appelée à présider le Conseil des Etats en 2024 et qui ratisse large au-delà de son parti, a d’ores et déjà indiqué qu’elle prendrait le temps de la réflexion.

Homme ou femme?

La question du genre va d’ailleurs certainement ressurgir pour le PS, qui s’affiche volontiers comme le parti de l’égalité. S’il décide de présenter à nouveau des femmes, la conseillère nationale Priska Seiler-Graf pourrait être sur les rangs, de même que la co-présidente du parti et députée Mattea Meyer. Toutes deux sont zurichoises.

Autre candidate potentielle, la conseillère nationale Samira Marti (BL), âgée de 29 ans, apparaît pour certains comme une étoile montante actuelle au sein du parti.

Mais le PS, peut-être échaudé par les remous provoqués par le ticket exclusivement féminin l’an dernier, pourrait aussi décider de laisser l’Assemblée fédérale trancher entre un homme et une femme. Dans ce cas, le conseiller national grison Jon Pult est un nom à surveiller. De même que celui du populaire ministre cantonal bâlois Beat Jans (BS), ancien conseiller national. Interrogé par Keystone-ATS, ce dernier a affirmé réfléchir à une candidature.

Le Bernois Matthias Aebischer, conseiller national bénéficiant d’une bonne image en Suisse alémanique, pourrait également sortir du bois. Mais le canton de Berne possède déjà en Albert Rösti un membre au Conseil fédéral, et cela pourrait être son principal obstacle. De même que pour ses collègues au National Nadine Masshardt, Flavia Wasserfallen ou encore la conseillère d’Etat bernoise Evi Allemann, déjà candidate l’année dernière.

Une candidature romande semble peu plausible à ce stade, au vu de l’équilibre des régions au sein du Conseil fédéral. Ce qui n’a pas empêché le sénateur genevois Carlo Sommaruga de laisser poindre un intérêt.

Après les élections

Enfin, selon les résultats des élections fédérales d’octobre, le PS pourrait voir son siège être attaqué: d’une part par leurs alliés des Vert-e-s, d’autre part par les Vert’libéraux.

Il n’est pas non plus certain que la ou le successeur d’Alain Berset reprenne le Département fédéral de l’intérieur. Après 12 ans en mains socialistes, la droite pourrait vouloir récupérer ce département mammouth, où des dossiers fondamentaux pour les années à venir restent ouverts, notamment les retraites ou les coûts de la santé.

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