Building Bridges: la finance sur le pont pour limiter son retard dans l’Agenda 2030

AWP

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«Maintenant nous devons faire face à nos responsabilités et voir se concrétiser nos paroles en actions», déclare Patrick Odier au 4e forum de la finance durable, ouvert par Alain Berset.

Entre finance et durabilité, les ponts construits depuis 2019 doivent être utilisés s’accordent à dire lundi les intervenants du sommet Building Bridges. Cette 4e édition, organisée à Genève du 2 au 5 octobre, semble mettre un coup de pression aux différents acteurs pour faire front commun face aux enjeux environnementaux.

«Nous ne sommes pas sur la bonne voie de l’Agenda 2030 pour le développement durable», prévient le président de la Confédération, Alain Berset, en ouverture de l’évènement face à un parterre de représentants du monde de la finance, de gouvernements et d’organisations internationales réunis au Centre International de Conférences de Genève (CICG).

La cité de Calvin étant le point de rassemblement de tous ces acteurs, M. Berset s’est d’abord dit fier de pouvoir offrir un tel forum, mais déterminé à montrer l’exemple pour concrétiser cette agenda. «Nous avons tous les outils pour passer à l’action. Le problème vient de la volonté d’agir en faveur des engagements pris en 2015. Pour ce faire nous devons créer des alliances et mobiliser toutes nos ressources, et pas seulement celles financières.»

Pour Patrick Odier, président de Building Bridges, «les trois premières éditions ont permis de poser les bases de compréhension du concept de finance durable. Maintenant nous devons faire face à nos responsabilités et voir se concrétiser nos paroles en actions. Les mentalités doivent sérieusement changer, échanger, comparer et créer des stratégies. Si nous en sommes à la 4e édition, c’est qu’il y a encore des sujets à travailler.»

Pas que les banques

«La finance et la durabilité ne sont pas ennemies pour la cible de 2030,» assure le directeur général d’UBS, Sergio Ermotti. «Il faut comprendre la magnitude de cette mission pour agir. En observant la géopolitique ou les changements dans les chaînes d’approvisionnement, la demande - voire la dépendance - en énergies est d’autant plus forte.»

Concernant la position de la grande banque, le dirigeant entend rester concentré sur ses engagements d’empreinte carbone nulle d’ici 2050. «Il est important de comprendre ce que les banques sont autorisées à faire et à ne pas faire. Nous gérons des fonds qui ne nous appartiennent pas, nous aidons à les investir et évaluons les risques pour leurs propriétaires,» assure M. Ermotti.

«La finance n’est pas la seule montrée du doigt mais elle a un grand rôle à jouer. Toutes les entreprises doivent agir rapidement et pas seulement les plus progressives car la majorité d’entre elles ont une activité qui repose sur la nature,» explique Elizabeth Maruma Mrema, co-présidente et directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement. «Tout est concentré ici pour comprendre la finance durable mais pour cela il faut parler la même langue. Il faut comprendre l’essence même du message, ce qui concerne chaque acteur, ce qu’ils sont en capacité de faire, et vite», alerte la diplomate.

Plus de 2000 participants du monde entier et environ 140 organisations partenaires illustrent la diversité des participants. Building Bridges accueillera le lancement européen du premier groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD). Le second groupe sera mené par l’UNFCCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) à Sharm el-Sheikh, avec en ligne de mire la COP 28 prévue fin novembre aux Emirats Arabes Unis.

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