Banque du Japon: statu quo monétaire poursuivi

AWP

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Pour atténuer l’impact de la hausse du coût de la vie et stimuler l’économie, le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida devait présenter un plan de soutien économique d’un montant équivalent à 200 milliards d’euros.

La Banque du Japon (BoJ) a maintenu vendredi sa politique monétaire ultra-accommodante, à contre-courant des autres grandes banques centrales mondiale. Cette divergence a récemment fait chuter le yen à un plus bas de 32 ans face au dollar américain.

Sans surprise, le comité de politique monétaire de la BoJ a annoncé le maintien de sa politique de soutien massif à l’économie caractérisée par son taux négatif de 0,1% sur les dépôts des banques auprès d’elle (pour les inciter à prêter davantage) et ses achats illimités d’obligations publiques japonaises pour plafonner leurs rendements à dix ans à 0,25%. L’inflation nationale évolue depuis avril au-delà de l’objectif de la Banque centrale (2% hors produits frais) et a accéléré en septembre à 3% sur un an, son plus haut niveau depuis 1991, hors périodes de relèvement de la TVA.

La BoJ a elle-même annoncé vendredi qu’elle prévoyait une hausse des prix à la consommation hors produits frais de 2,9% sur l’exercice 2022/23 qui se terminera fin mars prochain, (en valeur médiane, contre une prévision précédente de 2,3%). Mais cette inflation par les coûts, tirée notamment par les hausses de prix de l’énergie, ne satisfait pas l’institution, qui continue d’estimer que les conditions ne sont pas encore réunies pour un resserrement monétaire au Japon.

Elle voit ainsi l’inflation retomber à 1,6% en 2023/24 (contre 1,4% précédemment) et 2024/25. La BoJ a par ailleurs abaissé vendredi à 2% sa prévision de croissance du PIB nippon en 2022/23 (contre 2,4% lors de sa dernière estimation en juillet), puis 1,9% en 2023/24 et 1,5% en 2024/25.

L’économie japonaise devrait se redresser «avec l’affaiblissement de l’impact du Covid-19 et des problèmes d’approvisionnement, mais devrait rester sous la pression négative des prix élevés des biens de consommation et des ralentissements économiques à l’étranger», a commenté la BoJ dans un communiqué. Pour atténuer l’impact de la hausse du coût de la vie sur les ménages nippons – encore aggravé par la dépréciation du yen – et stimuler l’économie, le gouvernement du Premier ministre Fumio Kishida devait présenter vendredi un plan de soutien économique d’un montant équivalent à 200 milliards d’euros.

Le décalage entre la politique ultra-accommodante de la BoJ et les resserrements monétaires des autres grandes banques centrales, Réserve fédérale américaine (Fed) en tête, pèse sur la monnaie japonaise, qui a perdu plus de 20% de sa valeur face au dollar depuis le début de l’année. Le mois dernier, le maintien du statu quo monétaire de la BOJ avait entraîné une chute du yen à 145 yens, son plus bas niveau en 24 ans, entraînant la première intervention du Japon pour le soutenir depuis 1998.

L’effet n’a été que de courte durée, et le dollar a dépassé la semaine dernière la barre des 150 yens, pour la première fois depuis 1990. Vendredi, il évoluait autour des 146,40 yens vers 03H00 GMT, peu après les annonces de la BoJ.

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