Snap plonge de 40% à Wall Street, des milliards de valorisation s’évaporent

AWP

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La maison mère de l’application de messagerie Snapchat, qui a creusé ses pertes à 422 millions de dollars au deuxième trimestre et annoncé jeudi un ralentissement des embauches, a lâché 39,14% à 9,95 dollars.

Snap, la maison mère de la populaire application de messagerie Snapchat, s’est effondrée de presque 40% à Wall Street vendredi après des résultats jugés décevants, faisant partir en fumée près de 8 milliards de valorisation boursière en une séance.

Snap, qui a creusé ses pertes à 422 millions de dollars au deuxième trimestre et annoncé jeudi un ralentissement des embauches, a lâché 39,14% à 9,95 dollars.

Sa valorisation boursière plongeait de façon dramatique: elle est passée de quelque 24 milliards de dollars la veille à 16,3 milliards vendredi, fondant de près de 8 milliards de dollars en une journée.

Il y a un an, avant la déconfiture du marché boursier, Snap, alors une des coqueluches du Nasdaq introduite sur le marché en 2017 au prix de 17 dollars, présentait une valeur en Bourse de 118 milliards de dollars. Le réseau social n’a encore jamais enregistré de bénéfices annuels.

Snapchat, qui compte pourtant 347 millions d’utilisateurs quotidiens - 18% de plus qu’il y a un an -, était sanctionnée par les investisseurs, effrayés par les commentaires de sa direction qui entend se serrer drastiquement la ceinture dans un contexte de réduction des dépenses publicitaires.

«Nous allons substantiellement ralentir le rythme du recrutement (...) et nous allons aussi examiner de près nos dépenses opérationnelles», a déclaré la veille Derek Andersen, le directeur financier de Snap, alors que les deux fondateurs du réseau, Bobby Murphy et Evan Spiegel, vont désormais se rémunérer pour 1 dollar symbolique annuel jusqu’en 2026.

Surtout, non seulement ses revenus sont restés «plats» le trimestre dernier mais l’entreprise a laissé les analystes dans le noir pour le prochain, évoquant un environnement «incroyablement difficile».

Pas moins d’une dizaine de firmes de courtage avaient dégradé leur appréciation de l’action, à commencer par JP Morgan Securities qui misait désormais sur un prix de 9 dollars le titre au lieu de 24, indiquait dans une note un analyste de Schaeffer’s Investment Research.

Recettes publicitaires en berne

L’application, populaire d’abord chez les plus jeunes, pâtit d’une réduction des dépenses de publicité des marques mais aussi du changement réglementaire d’Apple, qui impose d’obtenir le consentement des utilisateurs avant de les pister dans leur navigation à des fins de ciblage publicitaire.

«Snap nous a livré un autre trimestre catastrophique», résumait Dan Ives de Wedbush Securities, interrogé par l’AFP.

Ces résultats «mettent en évidence un ralentissement de la publicité numérique et les vents contraires apportés par la politique de confidentialité d’Apple iOS», a indiqué l’analyste.

Ceci dit, assurait-il, Snap est à comparer à «un avion de papier dans la tempête qui ne représente pas un baromètre phénoménal du rythme de ralentissement de la publicité pour des plateformes comme Facebook ou Google».

La chute du titre déprimait néanmoins l’indice Nasdaq, à dominante technologique, qui chutait de plus de 2%.

Elle déteignait sur Meta (Facebook) qui lâchait 7,50% à 169 dollars et sur Google (Alphabet) en repli de 6,18%. Les deux géants du web, qui se nourrissent entre autres de la publicité numérique, annonceront respectivement leurs résultats mardi et mercredi.

«Les temps sont durs pour Snap et il reste à voir si de nombreux concurrents et pairs vont subir des choses similaires», commentait Scott Kessler, de la firme d’analyses Third Bridge.

Snap reste un petit acteur sur le marché mondial de la publicité numérique.

L’application «représente moins d’1% des recettes mondiales (...), ce qui la rend plus sensible aux contraintes que de plus gros acteurs comme Meta», soulignait Jasmine Enberg, du cabinet Insider Intelligence.

La société compte près de 6.500 employés, 38% de plus qu’il y a un an.

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