L’indice des plus petites capitalisations boursières de Wall Street a connu une ascension remarquable vendredi, principalement porté par les secteurs les plus impactés par le resserrement monétaire, à savoir les banques régionales américaines et les sociétés d'investissement immobilier cotées (REITs), grâce aux perspectives croissantes d’un pivot de la Fed et de la BCE.

Cette dynamique ressemble grandement à celle observée le 14 novembre, où le Russell a bondi de 5% grâce à des données sur l'inflation aux États-Unis inférieures aux prévisions. Cette fois, c'est un indice ISM manufacturier américain plus faible que prévu pour novembre, resté inchangé à 46,7 contre des attentes à 47,8, et un discours mesuré de Jerome Powell qui ont nourri les anticipations d'un possible assouplissement de la politique monétaire. Powell a précisé qu'il serait «prématuré de conclure avec confiance à une position monétaire suffisamment restrictive, ou de spéculer sur le moment où la politique pourrait s'assouplir».

Ce rebond du Russell 2000 n'a pas été partagé par les grandes entreprises technologiques, suggérant ainsi une rotation sectorielle en faveur des valeurs plus cycliques.

La semaine à venir promet d'être animée par de nombreux rapports sur l'emploi aux États-Unis, notamment les données JOLTS, ADP et le rapport officiel du Bureau of Labor Statistics (BLS). Vendredi, des indicateurs tels que le taux de chômage, les créations d'emploi non agricoles et le sentiment des consommateurs mesuré par l'Université du Michigan risquent d’alimenter la volatilité.

L'accueil positif des marchés à des publications économiques décevantes, comme illustré par l'ISM manufacturier vendredi, suggère que des statistiques économiques supérieures aux attentes pourraient exercer une pression à la baisse à court terme.

Analyse technique du Russell 2000

D'un point de vue technique, le Russell 2000 est sorti par le haut d’un triangle ascendant vendredi, renforçant ainsi les perspectives haussières de la figure de retournement en tête et épaules inversée. Les perspectives restent résolument positives, avec une résistance majeure à surveiller autour de 1950 points, correspondant à l'oblique baissière qui relie les sommets d'août 2022, ainsi que de février et août 2023.

En outre, les investisseurs pourraient envisager une stratégie combinant une position longue sur le Russell 2000 avec une position courte sur le S&P 500, visant à capitaliser sur une poursuite de la rotation vers les valeurs les plus cycliques.