Les marchés européens dans le rouge, pessimistes avant la Fed

AWP

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Paris a clôturé en baisse de 1,66%, Francfort de 1,13% et Milan de 1,63%. Londres était pour sa part fermée en raison d’un jour férié. A Zurich, le SMI a fini en recul de 1,29%.

Les marchés mondiaux s’enfonçaient dans le rouge lundi, devant des Bourses européennes inquiètes pour l’économie chinoise et un marché américain sur la défensive en amont de la réunion de politique monétaire de sa banque centrale (Fed).

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge lundi, limitant légèrement leurs pertes après s’être enfoncées pour certaines de plus de 2% en cours de séance. Paris a clôturé en baisse de 1,66%, Francfort de 1,13% et Milan de 1,63%. Londres était pour sa part fermée en raison d’un jour férié. A Zurich, le SMI a fini en recul de 1,29%.

Les places européennes ont d’une part accusé le coup de «chiffres macroéconomiques décevants en Chine, qui montrent que le pays décélère à la suite de sa politique de restriction sanitaire zéro covid», affirme Harry Wolhandler, directeur «gestion actions» de Meeschaert Amilton AM.

L’activité manufacturière en Chine a en effet connu un repli, tombant en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020 en raison des confinements de grandes villes du pays. Les mouvements ont été accentués dans cette «journée de très faible volume», en raison de «l’absence des investisseurs anglais», ajoute M. Wolhandler.

Mais les regards sont «principalement tournés vers les États-Unis, avec la saison des résultats qui se poursuit, ainsi que la réunion de politique monétaire de la Fed» mardi et mercredi, souligne Vincent Boy, d’IG France.

Après une hausse de 0,25 point de pourcentage de ses taux directeurs en mars, la Fed entérinera cette fois-ci, sauf surprise, une hausse d’un demi-point de pourcentage et devrait également acter le début de la réduction de son bilan, pour tenter de lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis.

«Attentiste» selon Harry Wolhander, Wall Street évoluait pour sa part en ordre plus dispersé: à 16H30 GMT, le Nasdaq rebondissant et prenait 0,51%, quand le S&P 500 perdait 0,17% et le Dow Jones plongeait lui de 2,77%.

Après un mois d’avril catastrophique pour le Nasdaq (-13%, sa pire chute depuis 2008), il est «plutôt logique» selon Harry Wolhandler que les marchés américains «ne baissent pas à nouveau de façon significative sans nouvelle au niveau micro ou macro aux États-Unis aujourd’hui».

Dans l’attente de l’annonce de la Fed, «les investisseurs jouent la prudence», estime lui Franklin Pichard, du gestionnaire de portefeuille Kiplink, surtout face à «l’inflation (qui) continue de susciter l’inquiétude dans le monde» et une «conjoncture [qui] se dégrade.»

Le pétrole rebondit légèrement

Presque tout la journée, les cours du pétrole ont été «orientés à la baisse, sur fond d’inquiétudes persistantes sur l’évolution de la demande chinoise», «face au renforcement des mesures contre le Covid-19 à Pékin», a indiqué Christian Parisot d’Aurel BGC.

Mais vers 16H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c’est le premier jour de cotation comme contrat de référence, est repassé dans le vert, en très légère hausse de 0,21% à 107,31 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin suivait, grappillant 0,11% à 104,89 dollars.

Le luxe mal orienté

Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, a accusé lundi de fortes pertes. A Paris, Kering cédait 1,73%, LVMH 2,08%, Hermès 2,82% et L’Oréal 2,52%. A Milan, Moncler perdait 2,57%, Tod’s 1,26%.

A Zurich, Richemont, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, a perdu 3,07% et l’horloger Swatch Group 2,32%.

Les banques européennes en petite forme

Les banques européennes se sont montrées en petite forme lundi: à la clôture, Credit Suisse a perdu 2,53%, Société Générale 2,07%, UniCredit 2,75%, Banco Santander 2,72% et BNP Paribas 1,81%.

Leurs homologues américaines ont elles rebondi après avoir ouvert dans le rouge: à 16H20 GMT, Goldman Sachs prenait 0,69% et Morgan Stanley 0,63%.

L’allemand Adler s’enfonce

Le titre d’Adler, l’un des plus importants groupes immobiliers allemands, s’est effondré à la Bourse de Francfort de 29,23%, après le refus des auditeurs de certifier les comptes de l’entreprise dans la tourmente depuis plusieurs mois.

Du côté de l’euro et du bitcoin

A 16H25 GMT, l’euro était stable à 1,0525 dollar, un niveau historiquement bas, tout comme le bitcoin, à 38.779 dollars.

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