Quand Wall Street crie au loup! – Flash boursier Bonhôte

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Les investisseurs ont été secoués par la proposition de Joe Biden concernant un passage de 20% à 39,6% de la taxation des gains en capital.

Le climat reste positif pour les actifs à risque malgré l’évolution de la pandémie. Il y a certes quelques préoccupations quant à l’impact économique de l’état d’urgence au Japon, avec une forte augmentation locale du COVID-19, ceci à quelques mois des jeux olympiques. Mais la plupart des données macro-économiques, publiées en Europe et aux Etats-Unis, présagent d’une solide reprise. Le PIB américain pour le premier trimestre 2021 est attendu à +5,6% annualisé, bien au-dessus des 4,3% du quatrième trimestre 2020. Par ailleurs, les résultats et perspectives affichés par la majorité des grandes entreprises pour le premier trimestre 2021 sont bons dans l’ensemble. Ainsi, environ un quart des compagnies du S&P500 ont reporté et 84% ont enregistré des bénéfices au-dessus des attentes du consensus.

Les investisseurs ont soudainement crié au loup, quelque peu secoués par la proposition du président américain Joe Biden concernant un passage de 20% à 39,6% de la taxation des gains en capital pour ceux dont les revenus excèdent 1 million de dollars par an. Au total, leur imposition sur les gains financiers passerait à 43,4%. Ceci pourrait rendre notamment les actions à la marge plus onéreuses à long terme avec un impact sur l’évaluation globale. Chaque fois que la Maison blanche annonce plus de pression fiscale pour les investisseurs (augmentation de l’impôt sur les gains en capital) ou pour les entreprises (augmentation de l’impôt sur les bénéfices) Wall Street joue à se faire peur, ce qui se traduit par une brusque correction des actions. Mais les jours et semaines qui suivent montrent en fait que c’est un phénomène très transitoire. Le 31 mars il a été proposé de passer l’imposition sur les bénéfices de 21% à 28% (taux actuel). L’indice S&P500 a progressé de 5,6% depuis, le Nasdaq de 7,5%. Historiquement, il n’y a eu ni effet négatif durable sur la performance des actions ni corrélation entre le niveau d’imposition des gains en capital et la valorisation des actions. De plus, il est peu probable que ce plan passe au Congrès en l’état car certains démocrates et la plupart des républicains y sont opposés. Un compromis se fera sans doute au-dessous de 30%.

Le principal événement de cette semaine est la réunion de la Fed. Le statu quo monétaire est attendu. La banque centrale américaine a répété vouloir laisser les taux à zéro jusqu’en 2023 malgré la hausse des rendements obligataires et une projection de croissance de 6,5% du PIB cette année. Son président Jerome Powell est très attentif à la situation du marché de l’emploi et a insisté à plusieurs reprises sur les 8 millions de postes perdus pendant la pandémie et les inégalités de revenus qui se creusent.

L’essentiel en bref

 

L’ENVOLÉE DU SECTEUR DU LUXE

Les acteurs français du luxe LVMH, Kering et Hermès détiennent des positions dominantes dans le monde. A la suite des résultats du premier trimestre 2021, les cours boursiers de ces grands noms de la mode sont au plus haut historique et représentent au total 22% du CAC 40. Certes les évaluations sont de luxe mais les ventes ont été portées par la sortie de la pandémie, principalement en Chine, et par la croissance de la classe moyenne dans les pays émergents.

Les chiffres ont été boostés par l’Asie, où les ventes ont décollé et par la reprise de la consommation aux Etats-Unis. En revanche, en Europe elles peinent avec la chute du tourisme et la fermeture des magasins des suites de la pandémie. L’essor du commerce en ligne a également soutenu les ventes des géants du luxe français, passant de 40 milliards de dollars en 2019 à 60 milliards en 2020 pour tous les acteurs du luxe.

Kering a été porté par les ventes de sa marque phare, Gucci, avec une hausse de son chiffre d’affaires de 26%. LVMH, avec une croissance de ses ventes de +32%, a étoffé son activité au travers d’acquisitions et cherche à rester au top des tendances. La performance remarquable de la maroquinerie avec l’arrivée de nouvelles gammes et l’excellente performance de l’horlogerie ont permis à Hermès d’atteindre un chiffre d’affaires de 2’084 millions d’euros (+38%) au premier trimestre.

Les trois maisons se disent plutôt confiantes quant aux perspectives pour 2021, grâce à un réseau de distribution équilibré, les nouvelles collections à venir et la fidélité de leur clientèle. Malgré la forte dépendance chinoise observée, l’arrivée de la nouvelle génération d’«influenceurs», la réouverture des économies et surtout l’émergence de la classe moyenne dans les pays émergents, laissent penser que le luxe a encore de beaux jours devant lui.

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